Pour Jean-Luc Mélenchon, l’affaire est quasiment pliée. Michel Barnier tombera « entre le 15 et le 21 décembre », a-t-il prédit, dimanche 17 novembre sur France 3. Encore théorique, cette hypothèse a pris de l’épaisseur ces derniers jours.
L’alliance de la gauche, le Nouveau Front populaire (NFP), qui a prévu de déposer en décembre des motions de censure en cas de recours par le gouvernement à l’article 49.3 de la Constitution, pourrait obtenir le renfort des voix du Rassemblement national (RN). Cette perspective oblige le NFP, arrivé en tête des dernières législatives, à réfléchir à la suite.
En juillet, les quatre partis de la coalition avaient fini par parler d’une seule voix et avaient poussé la candidature de Lucie Castets pour Matignon. Quatre mois plus tard, l’ambiance a changé. Si tous les députés de gauche – y compris François Hollande – sont prêts à voter la censure, l’alliance pourrait se fracasser sur la stratégie à mener par la suite.
Sur France 3, Jean-Luc Mélenchon a livré sa vision des événements, prédisant « une élection anticipée ». « C’est ça qui nous pend au nez », a-t-il avancé, convaincu que la configuration politique obligera le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, à démissionner et à provoquer un retour aux urnes. Ce scénario semble avoir les faveurs l’ancien sénateur socialiste, qui en a profité pour se positionner. « Si c’est une élection qui a lieu tout de suite, sans doute que je peux être incité à y aller », a-t-il développé, verbalisant une ambition qu’il taisait jusque-là.
Jean-Luc Mélenchon couperait l’herbe sous les pieds de ses partenaires du NFP, qui rêvent d’une candidature alternative à la sienne, mais qu’ils n’ont pas eu le temps faire émerger. « Il est le mieux placé pour se représenter dans le cadre d’une élection anticipée », abonde le président (La France insoumise, LFI) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, qui estime que « la gauche ne part pas perdue, vu ce qu’elle a montré » dans l’Hémicycle, notamment quand elle a fait voter 75 milliards d’euros de recettes supplémentaires lors de la discussion budgétaire.
Le PS réfléchit à d’autres options qu’un gouvernement NFP
Cet enthousiasme pour une reddition d’Emmanuel Macron alimente la thèse de ceux qui pensent que les « insoumis » n’ont pas réellement envie d’aller au gouvernement. Même si, par ailleurs, ils continuent de soutenir la candidature de Lucie Castets au poste de première ministre. « Nous avons un socle de 192-193 députés. Nous pouvons avoir des majorités avec d’autres. Qu’on nous laisse tenter. Macron n’a pas d’autres solutions », considère Eric Coquerel.
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