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Le sort d’Eric Ciotti continue de plomber une campagne des législatives difficile pour Les Républicains

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Arrivée de Michèle Tabarot, Laurent Wauquiez, Gérard Larcher et Annie Genevard pour le bureau politique des Républicains, à Paris, le 12 juin 2024.

Lundi 17 juin, les ténors du parti Les Républicains (LR) « canal historique » ont battu le rappel auprès des membres de leur conseil national. Il s’agit d’exclure pour de bon, cette fois, Eric Ciotti, ce président accusé d’avoir pactisé dans leurs dos avec le Rassemblement national (RN) sans mandat pour le faire. Déchu par deux premiers bureaux politiques les 12 et 14 juin, le nouvel allié de l’extrême droite a été provisoirement rétabli dans ses fonctions par le tribunal judiciaire de Paris, vendredi soir. « Comme vous le savez, M. Ciotti a engagé un bras de fer judiciaire contre notre famille politique. Nous ne l’acceptons pas et nous ne céderons rien », écrivent les membres du conseil national, dont des figures majeures du parti comme Gérard Larcher, Laurent Wauquiez, François-Xavier Bellamy, Valérie Pécresse ou encore Xavier Bertrand.

Cette troisième tentative se veut inattaquable au niveau du droit, quand la première avait surtout force de symbole avec la présence de presque tous les dirigeants LR unis pour rejeter cette union des droites. « On a été pris par le temps et la nécessité de faire de la politique, explique la sénatrice de Paris et membre du bureau politique Agnès Evren. Les gens n’auraient pas compris des arguties juridiques après une telle trahison. Eric Ciotti est parti dans un bras de fer judiciaire, on n’allait pas dire aux électeurs d’attendre que nous consultions notre avocat pour savoir quoi faire. »

Les « anti-ciottistes » ont réuni dans la journée de lundi le quart de signatures nécessaires (700) auprès des membres du conseil national dans le but d’obliger M. Ciotti à convoquer un bureau politique sous huit jours en conformité de l’article 24.3 des statuts du parti. L’objectif est donc de régler le cas du Niçois avant le premier tour des législatives, le 30 juin. Dans ce sens, une lettre lui a été envoyée au 4, place du Palais-Bourbon, à Paris, soit l’adresse du siège des Républicains. « Je n’ai rien reçu », assure au Monde le principal intéressé.

Pénible feuilleton judiciaire

Difficile de croire qu’Eric Ciotti ignore les projets de ses anciens amis. Dans ce document, ces derniers précisent que, le président élu fin 2022 n’ayant pas désigné de vice-président délégué, « la présidence intérimaire du mouvement sera exercée, à compter du bureau politique de ce jour, par la secrétaire générale, jusqu’à l’organisation de nouvelles élections internes », à savoir l’ex-députée du Doubs Annie Genevard.

« L’objectif est la révocation du mandat d’Eric Ciotti avant son exclusion définitive en accord avec les articles 5.5.1, 5.4 et 5.5 de notre règlement intérieur pour que cela soit juridiquement carré », détaille Mme Evren. Certains doutent pourtant de la démarche et prédisent un pénible feuilleton judiciaire. « Ils veulent mettre Ciotti en minorité, mais cela ne fera que remettre une pièce dans la machine en pleine campagne », désespère un cadre du parti frappé par « l’amateurisme dont toute cette affaire a été menée ».

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