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« Les marges de manœuvre d’Emmanuel Macron sur le terrain européen risquent de se réduire, surtout dans l’hypothèse d’une victoire du RN »

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Un conseil européen qui tombe à pic pour oublier les turpitudes de la dissolution de l’Assemblée nationale ? Rien n’est moins sûr pour Emmanuel Macron à trois jours du premier tour des élections législatives. Jeudi 27 et vendredi 28 juin à Bruxelles, le chef de l’Etat devait retrouver ses homologues des Vingt-Sept, à l’heure où les convulsions de la vie politique française les préoccupent au plus haut degré, tout comme l’éventualité d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche, à l’issue de la présidentielle américaine de novembre. Comme si de rien n’était, chefs d’Etat et de gouvernement européens vont affirmer une nouvelle fois leur soutien à l’Ukraine face à la Russie, en présence de Volodymyr Zelensky. Dans la foulée du scrutin européen, ils doivent aussi désigner les dirigeants des instances communautaires pour les cinq prochaines années, dont Ursula von der Leyen, qui devrait être reconduite à la tête de la Commission. Presque la routine, sauf pour le président français.

Emmanuel Macron le sait : ce sommet est peut-être le dernier avant une éventuelle cohabitation avec la majorité qui sortira des urnes le 7 juillet. A moins d’un succès, improbable, du camp présidentiel, ou d’une « chambre introuvable », c’est-à-dire dépourvue de majorité claire, les marges de manœuvre d’Emmanuel Macron sur le terrain européen, comme international, risquent de se réduire, surtout dans l’hypothèse d’une victoire du Rassemblement national (RN). Un scénario redouté par les dirigeants européens, qui ont bien raison de s’inquiéter tant la cohabitation avec le parti d’extrême droite risque d’être tendue, pour une triple raison, institutionnelle, politique et idéologique.

Risques de contestations

Institutionnelle, d’abord. L’Assemblée nationale à peine dissoute, Emmanuel Macron s’est évertué à défendre le « domaine réservé » qui serait le sien en cas de cohabitation. Au sommet du G7, dans les Pouilles italiennes, il affirme, le 14 juin, que ses interlocuteurs « connaissent notre Constitution » et « savent quelles sont les compétences et le rôle d’un président en France sur les sujets internationaux et de défense ». De fait, les précédents épisodes de cohabitation incitent à penser que le président aura toujours voix au chapitre, en dépit des tensions qui ont pu exister alors entre François Mitterrand et Jacques Chirac (1986-1988), puis Edouard Balladur (1993-1995). A la différence du tandem constitué par Jacques Chirac et Lionel Jospin, entre 1997 et 2002, M. Macron devrait toujours pouvoir venir seul au Conseil européen, où chaque Etat ne dispose désormais que d’un unique siège.

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