Home Politique Les Républicains excluent Eric Ciotti après son rapprochement avec le Rassemblement national

Les Républicains excluent Eric Ciotti après son rapprochement avec le Rassemblement national

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Les crises se sont succédé, mercredi 12 juin, à droite comme à l’extrême droite, dans la perspective des législatives anticipées. Le président des Républicains, Eric Ciotti, qui s’était retranché au siège du parti, a été évincé après son alliance avec le Rassemblement national. A Reconquête !, la rupture est désormais consommée entre le fondateur du parti, Eric Zemmour, et sa vice-présidente, Marion Maréchal.

Après une réunion décisive tenue à Paris en présence de tous les cadres des Républicains, le député des Alpes-Maritimes a été exclu à l’unanimité. La secrétaire générale du parti, Annie Genevard, a dénoncé sa position « en rupture totale avec les statuts et la ligne portés par Les Républicains » qui, depuis des décennies, résistent à la tentation d’une alliance avec l’extrême droite.

« Les Républicains présenteront des candidats aux Français dans la clarté et l’indépendance » pour les élections législatives, a assuré Mme Genevard, qui partagera la gouvernance du mouvement avec François-Xavier Bellamy, la tête de liste des européennes.

Mais contre vents et marées, le patron continue de s’accrocher à son siège. « Je suis et reste le président de notre formation politique, élu par les adhérents », a répliqué Eric Ciotti, jugeant cette décision « illégale » et faisant planer la menace de « conséquences pénales ».

« Je sais que j’ai la confiance des militants », a-t-il assuré plus tard sur CNews, qualifiant le bureau politique de LR de « cénacle de chapeaux à plumes ». Il a ajouté que 80 candidats se réclamant de sa démarche se présenteraient aux législatives.

Lâché par les cadres du parti

Isolé dans ses propres rangs depuis sa prise de position fracassante de mardi, lâché par tous les cadres du parti et par une partie de ses collaborateurs, M. Ciotti s’était enfermé au siège du parti, place du Palais-Bourbon, dans le septième arrondissement de Paris, pendant que les LR tenaient une réunion d’urgence à quelques centaines de mètres de là, au Musée social.

La commission d’investiture, qui s’est déroulée dans la foulée, a reconduit les députés sortants de LR qui se représentent, soit 59, à l’exception de leur président exclu, Eric Ciotti, et d’une de ses proches, Christelle D’Intorni. Un candidat de la droite sera présenté contre M. Ciotti dans sa propre circonscription à Nice, a annoncé le chef des députés LR Olivier Marleix.

Eric Ciotti a subi les foudres de ses anciens amis : « Quand on fait de la politique, on ne répond pas par des accords, des coalitions, des petites ententes faites en catimini pour négocier des circonscriptions. On le fait en défendant ses convictions », a lancé Laurent Wauquiez, potentiel candidat de la droite à la présidentielle de 2027.

Comme beaucoup d’autres, le député du Lot Aurélien Pradié s’est félicité de l’exclusion : « C’est une position absolument claire. Eric Ciotti n’est plus adhérent de LR et de la famille héritière du général de Gaulle », a-t-il affirmé.

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Eric Ciotti avait stupéfié le monde politique mardi en annonçant une alliance avec le RN, une option à laquelle le parti gaulliste, au nom de ses valeurs, avait refusé de se résoudre pendant des décennies. Il avait immédiatement été lâché par les cadres du parti, mais se prévaut du soutien des militants.

L’opposition frontale de l’ex-patron laisse présager d’épineuses batailles juridiques, chacun interprétant le règlement du parti à son avantage.

Crise chez Reconquête !

Dans cette recomposition accélérée à droite et à l’extrême droite, Marion Maréchal a appelé à voter pour les candidats de l’alliance entre le RN et Eric Ciotti aux législatives anticipées. La nièce de Marine Le Pen rompt ainsi avec fracas avec Eric Zemmour, le fondateur de Reconquête !, dont elle était jusqu’ici la vice-présidente. Elle a dit refuser de « participer à une énième division ». « Une trahison », a réagi l’ancien journaliste, qui a prononcé l’exclusion de son ancienne tête de liste aux européennes. « Face à la gravité des enjeux, Marion Maréchal a fait le choix dans le contexte exceptionnel que connaît le pays, de privilégier l’intérêt national aux considérations partisanes », a estimé de son côté Marine Le Pen.

Le Monde avec AFP

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