Il faut les revoir, il y a douze ans, sur le plateau de France 2, lui, goguenard, elle, exaspérée, s’envoyant quelques amabilités au visage en préambule d’un débat qui n’aura finalement pas lieu, car elle avait préféré feuilleter le journal en plateau. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont, depuis, souvent cheminé en parallèle pour construire leur incarnation d’opposant à Emmanuel Macron, bien que les sillons se soient parfois croisés, comme à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) en 2012, le temps d’une élection législative pour lui désastreuse, ou durant la crise des « gilets jaunes » en 2018, dont chacun aurait aimé bénéficier du souffle.
Leurs interactions sont devenues rarissimes, leurs électorats ne se recoupent quasiment plus, mais leurs intérêts, ces dernières semaines, semblent converger : l’un comme l’autre brûlent d’une accélération du calendrier électoral et de se retrouver face à face au second tour de l’élection présidentielle. Marine Le Pen, pour détester la politique-fiction, n’en a pas moins acté la fin de la Macronie, qui l’a emmenée dans un tango rugueux depuis 2017. « Il n’y aura pas d’héritier du bloc central, l’effondrement économique du pays est le dernier clou dans leur cercueil », dit-elle, prévoyant d’avoir pour principal rival, lors de la prochaine présidentielle, « un représentant du Nouveau Front populaire ». Pour Jean-Luc Mélenchon, ce serait la réalisation d’une prophétie formulée il y a douze ans.
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