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Mis en examen pour tentative de viol, l’ex-ministre Damien Abad continue de clamer son innocence

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C’est un cas exemplaire à plus d’un titre. Le parquet de Paris a confirmé, dans la soirée du jeudi 16 mai, la mise en examen de Damien Abad « du chef d’une tentative de viol susceptible d’avoir été commise en 2010 » sur une élue centriste. L’ancien ministre des solidarités du gouvernement d’Elisabeth Borne, qui continue de clamer son innocence, est également placé sous le statut de témoin assisté pour deux autres accusations de violences sexuelles sur deux autres femmes.

Toutes trois disent avoir été victimes d’agressions sexuelles commises en 2010 et 2011 par l’ancien président du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale. Toutes trois avaient tenté d’alerter, sans succès. Chloé (prénom d’emprunt), avait signalé les faits à l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, qui les avait transmis à LR et à Matignon. Margaux avait déposé une plainte, classée sans suite en 2017. Autant de signaux qui n’avaient pas empêché la nomination de M. Abad au gouvernement en mai 2022.

Chloé et Margaux se sont alors tournées vers la presse. Leurs témoignages, publiés par Mediapart, ont incité Laëtitia (prénom d’emprunt), une troisième victime présumée, à parler à son tour. Sa plainte, déposée fin mai 2022, déclencha une enquête préliminaire, puis une instruction judiciaire, qui débouche deux ans plus tard sur cette mise en examen. « Les accusations portées par ma cliente depuis le début sont cohérentes et recoupées par des témoignages concordants, cette mise en examen attendue est logique », assure au Monde l’avocat de Laëtitia, Me Mario Stasi.

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Les récits de ces trois femmes, militantes ou élues, décrivent un schéma similaire. Selon elles, le député de l’Ain, qui fut longtemps président des Jeunes centristes, mouvement satellite du Nouveau Centre, faisait assaut de séduction et de comportements de drague insistants et parfois inappropriés, que ce soit dans un cadre militant ou lors de fêtes.

Margaux évoquait dans son récit une relation en 2011, à l’issue d’une soirée arrosée, d’abord consentie, mais à laquelle elle aurait ensuite souhaité mettre fin, sans succès, M. Abad lui imposant des actes sexuels malgré ses refus. En janvier 2024, elle a déposé une nouvelle plainte, avec constitution de partie civile. Chloé affirme avoir accepté, en 2010, de boire un verre avec M. Abad, après quoi elle aurait perdu le fil de la soirée, jusqu’au matin, où elle se serait réveillée à ses côtés dans une chambre d’hôtel, en sous-vêtements, sans aucun souvenir, sinon la sensation d’avoir été droguée et un sentiment de malaise profond.

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