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près de Martigues, « il y a un mal-être dans ce territoire qui rend un peu triste »

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Ils sont venus en urgence, mardi 11 juin, et la petite salle Raoul-Dufy, au centre de Martigues, déborde. Pierre Dharréville, député communiste de la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône et conseiller municipal, y lance sa campagne. Moins de 48 heures après la bombe de la dissolution. Le maire de la ville, Gaby Charroux (Parti communiste français, PCF), ceux des communes voisines de Fos-sur-Mer (divers gauche) et Port-de-Bouc (PCF) et le charismatique chef de la CGT départementale, Olivier Mateu, ont fait eux aussi le déplacement, libérant leur agenda, comme près de 300 sympathisants. « Ce n’est pas le moment de se poser des questions sur la dissolution ou sur le résultat des européennes dans la circo. J’ai pris acte, je pars au charbon », résume le parlementaire de 49 ans, élu sur le secteur depuis 2017.

S’il retrouve sur sa route le même candidat Rassemblement national (RN) qu’en 2022 – Emmanuel Fouquart, ancien gendarme reconverti dans les assurances –, les circonstances apparaissent moins favorables qu’il y a deux ans pour le sortant. Aux élections européennes, le RN est arrivé largement en tête dans les six communes de cette circonscription populaire, taillée pour épouser presque parfaitement les contours des zones industrielles et portuaires entre étang de Berre et Méditerranée.

Hormis une parenthèse Union pour la démocratie française entre 1993 et 1997, écourtée – clin d’œil de l’histoire – par la dissolution voulue par Jacques Chirac, on n’a connu ici que des députés communistes. Mais cette fois, le bastion rouge peut clairement connaître le même sort que ses deux circonscriptions voisines, tombées dans l’escarcelle du RN en 2022.

Commerces fermés, baisse du pouvoir d’achat

« Ce n’est pas la première fois que le FN [Front national, devenu RN] fait des scores importants, mais le territoire est quand même resté communiste », tente de relativiser Pierre Graffeo, 67 ans. Fondateur puis directeur du théâtre Le Sémaphore à Port-de-Bouc pendant trois décennies, le désormais retraité a été de tous les combats locaux contre le parti lepéniste, qu’il désigne toujours par son nom historique. Le 11 juin, il s’est précipité à Martigues pour soutenir le député sortant. Il y a retrouvé beaucoup de ses vieux compagnons de lutte. Cinq jours plus tard, chapeau de paille, chemise saumon, badge d’un festival de jazz qu’il a organisé au revers de sa veste, il digère le choc et veut croire que les 20points de retard des listes de gauche le dimanche précédent ne sont pas insurmontables : « Il faut se bouger. Sur une élection nationale, les choses vont se passer différemment. Il y a une dynamique et un enthousiasme avec le programme du Nouveau Front populaire », s’emballe-t-il, retrouvant l’accent de sa jeunesse tunisienne.

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