Home Politique « Sortir de la crise politique suppose de neutraliser les extrêmes »

« Sortir de la crise politique suppose de neutraliser les extrêmes »

0

Au moment de basculer dans la nouvelle année, aucun des symptômes de la profonde crise politique qui a marqué 2024 n’est en voie de résorption. La faible popularité dont jouit le nouveau premier ministre, son incapacité à élargir le socle étroit dont disposait son prédécesseur, les attaques dont il a été immédiatement l’objet au prétexte de s’être rendu à Pau au lieu de Mayotte ou parce que son mode de communication est jugé obsolète ont tendance à accréditer l’idée que la politique en France est devenue un jeu de massacre.

La cible n’est plus exclusivement le président de la République, qui s’est considérablement affaibli dans la dissolution de juin 2024. Elle a pour visage et pour forme ses premiers ministres qui, à peine nommés, font l’objet de fielleuses spéculations. Après Michel Barnier, combien de semaines reste-t-il à François Bayrou sans se faire abattre ? A cette ronde infernale, la machine médiatique, alimentée par les réseaux sociaux, fournit la musique lancinante d’une insatisfaction collective, nourrie par des polémiques à répétition à propos de tout et de n’importe quoi mais surtout pas de l’essentiel.

Entre la démission de Michel Barnier et la nomination du gouvernement Bayrou, la dette a continué de grimper à 3 385 milliards d’euros, soit près de 50 000 euros par habitant, et la conjoncture de se dégrader sans qu’aucun émetteur ne dispose de la légitimité suffisante pour expliquer la gravité de la situation et sonner le début de la mobilisation.

Stériles négociations

Dans La Tribune Dimanche du 29 décembre, le nouveau ministre de l’économie, un rocardien apprécié des milieux économiques, se contente d’appeler au dialogue les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat. Eric Lombard leur rappelle qu’un budget reste à voter et qu’il s’agit de ramener le déficit public de 6 % du PIB en 2024 à un peu plus de 5 % en 2025 en privilégiant la réduction de la dépense plutôt que les hausses d’impôts dont il souhaite limiter l’ampleur. C’est à peine plus directif que ce qu’avait osé formuler Michel Barnier, en septembre 2024, lorsqu’il avait abordé le mur budgétaire avant d’en dégringoler quelques semaines plus tard au terme de stériles négociations avec des partis qui n’avaient nullement l’intention de conclure.

Il vous reste 63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Quitter la version mobile