Les indépendantistes du CCAT dénoncent « l’entêtement de l’Etat français »
La Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), émanation de l’Union calédonienne, a publié un communiqué, alors qu’une source proche du dossier a fait savoir que les cinq premiers arrêtés d’assignation à résidence annoncés par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, concernent cinq de ses membres.
Les députés « ont choisi de mettre de l’huile sur le feu », a estimé la CCAT, en référence au vote de l’Assemblée nationale dans la nuit de mardi à mercredi, qui ouvre la voie à une réforme constitutionnelle pour élargir le corps électoral de Nouvelle-Calédonie, un projet de loi décrié par les indépendantistes.
« Il reste une dernière chance pour que l’Etat entende notre cri du cœur et stoppe définitivement son plan au nom de la paix dans notre pays », dit le communiqué alors que l’étape finale consiste à convoquer en Congrès députés et sénateurs pour entériner la réforme. Appelant « toutes les communautés du pays à [les] rejoindre », ces leaders ont expliqué avoir dû monter d’un cran leurs actions tout en assurant vouloir les maintenir « de manière pacifique » : « Nous ne reculerons jamais », proclament-ils.
Ils dénoncent également « l’entêtement de l’Etat français » et des provocations, avec « la présence des milices loyalistes qui agressent nos gens sur le terrain avec la caution des forces de l’ordre ». « Les exactions commises sur les commerces, les sociétés, les bâtiments et les équipements publics n’étaient pas nécessaires, mais elles sont l’expression des invisibles de la société qui subissent les inégalités de plein fouet et sont marginalisés au quotidien », ajoute leur communiqué, qui ne mentionne pas les assignations à résidence ni ne donne de noms.
La CCAT a rappelé que son objectif était l’accession à l’indépendance « telle que prévue par l’accord de Nouméa » de 1998 et le gel du corps électoral local, contrairement à la réforme voulue par le gouvernement.
Dirigée par Christian Tein, le commissaire général de l’Union calédonienne (principal parti indépendantiste de l’île), cette cellule, dont l’ancienne secrétaire d’Etat Sonia Backès a demandé la dissolution, a été créée à la fin de 2023 et comprend des partis politiques et des syndicats.