Home Technologie Bruxelles s’attend à 100 milliards d’euros d’investissement dans les semi-conducteurs d’ici 2030

Bruxelles s’attend à 100 milliards d’euros d’investissement dans les semi-conducteurs d’ici 2030

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L’Institut de microélectronique et composant (IMEC), un centre de recherche spécialisé dans les puces basé en Belgique, souffle ses 40 bougies cette année. L’occasion d’organiser une belle fête d’anniversaire avec de nombreux invités ces 21 et 22 mai. L’un d’eux, un haut fonctionnaire européen, en a profité pour dresser un bilan d’étape sur le Chips Act européen.

Le plan se déroule sans accroc

Thomas Skordas, directeur général adjoint de la direction générale des réseaux de communication, du contenu et des technologies de la Commission européenne (ou DG CONNECT), est venu avec un cadeau. À la tribune de l’ITF World de l’IMEC, il a rapporté que depuis l’adoption du plan de soutien à l’industrie de semi-conducteurs sont arrivées « des promesses d’investissements de l’ordre de 100 milliards d’euros pour développer la capacité de production au sein de l’UE d’ici 2030 ».

Parmi les gros projets attendus, les leaders mondiaux Intel et Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) doivent construire des usines en Allemagne. En France, près de Grenoble, STMicroelectronics et GlobalFoundries ont annoncé l’extension d’un site préexistant pour un total de 7,5 milliards d’euros.

Le Chips Act européen prévoit 43 milliards d’euros d’aides, notamment pour de nouvelles capacités de productions dans le domaine des semi-conducteurs. En réalité, ce n’est pas tant la Commission européenne que les États membres qui sont à la manœuvre. Dans le cas de STMicroelectronics, Paris a promis une contribution à hauteur de 2,9 milliards d’euros.

Bruxelles est plus directement impliqué dans la mise à disposition de biens communs. Thomas Skordas a fait savoir que la Commission espérait finaliser le financement de quatre lignes pilotes, utilisées pour la recherche et développement. Il en a évoqué une consacrée aux photoniques, d’après Reuters, et parlé de 2,5 milliards d’euros pour développer des puces extrêmement avancées. À noter que ce dernier domaine est la spécialité de l’IMEC.

Le haut fonctionnaire européen a aussi préfiguré une plateforme européenne de conception de puces. Une partie de l’industrie des semi-conducteurs fonctionne selon un modèle « fabless », c’est-à-dire des entreprises qui conçoivent des puces que d’autres fabriquent. Des groupes comme Nvidia ou Apple délèguent la production de leurs composants à d’autres. TSMC souvent.

« En juillet, nous prévoyons d’ouvrir l’appel au consortium qui sera chargé de concevoir et de développer cette plateforme au niveau européen », a déclaré Thomas Skordas. Chercheurs, start-up, entreprises pourront s’en saisir, bénéficier des meilleurs logiciels, pour créer leurs propres puces.

Le monde impitoyable des semi-conducteurs

Le Chips Act semble tenir toutes ces promesses, et c’est en partie vrai. Toutefois, la compétition internationale autour de la production de semi-conducteurs peut tourner au désavantage du Vieux Continent.

Depuis la ratification de leur propre plan de soutien, les États-Unis revendiquent 80 projets liés à la production de semi-conducteurs pour 450 milliards de dollars (415 milliards d’euros) d’investissements.

D’après un rapport récent du cabinet de conseil BCG et de la Semiconductor Industry Association américaine, la part de l’Europe dans la production mondiale de puces devrait stagner à 8-9 % pour 2030 contre 20 % espérés par Bruxelles. La stratégie européenne fonctionne d’après cette étude, mais subit l’accroissement généralisé de la production lié à des similis Chips Act aux États-Unis donc, mais aussi au Japon, en Chine, en Corée du Sud ou à Taïwan.

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