Le comité French Tech Finance Partners a remis à la secrétaire d’État chargée du Numérique, Marina Ferrari, son second rapport (pdf) le 12 avril. L’instance, qui a notamment vocation à favoriser le financement de start-up de deeptech, s’est penchée sur les freins au financement, ainsi que sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) des entreprises de la tech.
Trois groupes de travail ont donné leurs recommandations après être partis de différents constats : les financements ralentissent, les start-up souffrent d’un sous-financement dans les phases de “late stage” et les ESG prennent une part grandissante dans l’économie.
Sur les trois premiers trimestres de l’année 2023, les levées de fonds dans la tech ont baissé de 37 %, contre 52 % en Europe, pour tomber à un montant total de 5,1 milliards d’euros. Le comité souligne ainsi le besoin d’un « soutien sélectif et renforcé aux start-up ayant un fort intérêt stratégique et un modèle d’affaires soutenable, notamment des deeptech ». Il préconise également d’accélérer le paiement des aides dues par l’État, de favoriser les acquisitions et d’encourager les financements européens.
Sur les questions de sous-financement, le French Tech Finance Partners recommande un travail de sensibilisation au private equity, au venture capital et à l’introduction en Bourse. Il propose également la création d’un forum dédié à améliorer la communication entre ces différents écosystèmes. L’objectif est de renforcer la capacité des entreprises de taille intermédiaire (ETI) et des groupes à acquérir des start-up. Une mesure qui peut faire écho aux investissements massifs de Microsoft dans Mistral AI, un accord scruté par l’antitrust européen.
Présenter l’ESG comme un levier et non comme une contrainte
Quant au groupe de travail sur les ESG, il a établi des critères pour les entreprises de la tech afin de favoriser la mise en place de mesures. Il se centre sur l’évaluation des impacts environnementaux, la promotion de la diversité et de l’inclusion, ainsi que sur l’amélioration des pratiques de gouvernance. Le comité souligne le besoin d’ « encourager les start-up technologiques à utiliser l’ESG comme levier de création de valeur et non subir l’ESG comme un frein potentiel à la compétitivité ».
Maintenant le rapport rendu, le French Tech Finance Partners va poursuivre son travail en approfondissant les travaux sur le financement par la bourse, un levier stratégique pour une croissance internationale tout en indépendance.
Créé en janvier 2023, le French Tech Finance Partners vise à identifier les obstacles aux financements d’entreprises, à contribuer à l’élaboration des politiques publiques et à renforcer l’attractivité de la France pour les investisseurs internationaux. Son comité est composé de seize membres qui travaillent sous la houlette de Reza Malekzadeh. En avril 2023, le French Tech Finance Partners a rendu un premier rapport avec 92 recommandations, dont 42 sont mises en œuvre par le gouvernement.