Les frais de paiement chez les commerçants, enjeu économique de premier ordre

Les multiples frais appliqués après un paiement par carte de crédit sont à la charge du commerçant. Des frais souvent inconnus, mais aux enjeux importants&nbsp: opacité, prix finaux payés par les clients, augmentation des coûts… La carte représente tout de même 50 % des paiements en France. Siècle Digital en a discuté avec Pascal Cotte, directeur général France et nouveau marché de la fintech italienne Satispay.

« Il y a une nécessité de transparence absolue » avec les frais bancaires

Ces multiples frais semblent généralement inconnus au grand public. Pire, selon une étude YouGov pour Satispay, 69% des commerçants interrogés n’ont pas d’idée précise de ces frais. 11 % n’en auraient même aucune idée, malgré leur importance dans les coûts.

Il existe trois types de frais. Les premiers sont ceux de réseaux. Il s’agit des frais de Mastercard, Visa ou encore Carte Bancaire, appliqués en échange de l’utilisation de leurs réseaux de cartes.

Les frais d’interchange représentent la deuxième catégorie. « Si vous êtes français et que vous utilisez une carte de débit hébergée dans une banque italienne, vous n’allez pas payer les mêmes frais qu’un italien qui va utiliser une carte hébergée dans une banque française », résume Pascal Cotte.

Les derniers sont bancaires, facturés par la banque du commerçant. Tous ces frais, sans exception, sont payés par le commerçant lors du paiement par carte d’un client. « Au final, ça fait trois couches de frais, qu’on ne comprend pas vraiment, et qui représentent à la fin de l’année entre 3 % et 4 % du montant total facturé au commerçant », affirme le directeur général France de Satispay.

Selon lui ainsi que l’étude YouGov, le principal enjeu derrière ces charges serait la transparence&nbsp: « je crois qu’il y a une nécessité de transparence qui est absolue », explique-t-il. L’une des solutions pour plus de transparence réside par exemple dans la réduction des intermédiaires.

C’est l’un des credo de Satispay, société figurant parmi les leaders du paiement mobile en Italie. Cela permet également à ce tiers de confiance de réduire le montant des frais et de maintenir leur niveau sur plusieurs années.

Concernant ces frais et la complexité qui les entoure, Pascal Cotte explique&nbsp: « quand la carte de crédit est arrivée, il a fallu mettre en place un écosystème permettant le paiement dématérialisé, avec la mise en place d’infrastructures&nbsp: par les banques, les opérateurs tels que Visa, des émetteurs de cartes et des acquéreurs ».

De nombreux éléments représentant « un certain nombre de péages ». La fidélisation client est un autre enjeu. Les frais ont augmenté ces derniers temps, notamment chez Visa et Mastercard, officiellement à cause de l’inflation.

Le risque étant alors que des commerçants répercutent ces hausses sur les prix finaux de leurs produits, payés par les consommateurs. Ces derniers, ne connaissant pas l’existence de ces frais, risquent de penser simplement que le professionnel augmente ses prix, nuisant à sa fidélisation.

« Aujourd’hui nos commerçants nous disent plusieurs choses. Un&nbsp: je ne comprends pas ce que je paye. Deux&nbsp: c’est très important pour moi de le comprendre. Trois&nbsp: je suis prêt à changer de solution de paiement, si elle m’apporte autre chose que le simple fait de pouvoir encaisser, notamment la question de la fidélisation », conclut Pascal Cotte.