la sélection musicale du « Monde Afrique » #184

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Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, focus sur des artistes sud-africains engagés dans des collaborations internationales entre folk, jazz et électro.

« Umfazi », de Marthe & Pilani Bubu

En zoulou, l’expression « nay’indaba » signifie « conversation importante », tandis que l’« indaba » désigne une rencontre de chefs traditionnels réunis pour discuter de questions de société. Nay’Indaba, c’est précisément le titre qu’ont choisi le groupe français de « jazz-rock transoriental » Marthe et la chanteuse sud-africaine Pilani Bubu pour leur album commun, qui sort vendredi 19 avril et dans lequel ils s’intéressent aux faits sociaux propres à l’histoire et à l’actualité de la « nation arc-en-ciel ».

La place des Sud-Africaines, en particulier, est le fil conducteur de ce disque enregistré dans un studio du quartier de Constitution Hill, à deux pas de la prison pour femmes de Johannesburg, et traversé d’influences folk, soul, jazz et hip-hop. Comme dans le morceau Umfazi, où la poétesse née en 1984 à Mthatha (sud-est) scande le mot « woman » pour affirmer la puissance féminine.

« When We Love », de Black Lives

Et de deux pour Black Lives ! Ce collectif né dans le sillage du mouvement Black Lives Matter fait paraître ce vendredi l’album People of Earth, qui fait suite à From Generation to Generation (2022). La recette demeure inchangée : réunir autour du bassiste américain Reggie Washington et de son épouse, la productrice Stefany Calembert, une vingtaine d’artistes issus de différents horizons géographiques (Etats-Unis, Afrique, Caraïbes et Europe) et musicaux (jazz, soul, funk, hip-hop, blues…) pour appeler à plus d’amour, d’unité, d’égalité et de justice.

Née à Pretoria, en Afrique du Sud, mais vivant en Belgique depuis plus de vingt ans, la chanteuse de jazz Tutu Poane a une nouvelle fois répondu à l’appel, notamment sur le titre When We Love. Comme dans son album Wrapped in Rhythm, vol. 1, paru en mars, elle y met en musique un texte de la poétesse sud-africaine Lebo Mashile.

« Gidigidi ka Makhelwane », de Phelimuncasi

Changement de style radical avec l’album Izigqinamba, paru début avril et né de la rencontre entre le trio sud-africain Phelimuncasi, basé à Durban et auteur de deux autres opus depuis 2020, et le producteur londonien Jesse Hackett, qui s’était déjà illustré avec son groupe Metal Preyers, il y a quatre ans, aux côtés des artistes ougandais Otim Alpha, Lawrence Okello et Omutaba.

Les neuf morceaux que contient cet album sont le fruit de trois jours de travail dans le studio du label de musique électronique Nyege Nyege Tapes, à Kampala. A cette occasion, Makan Nana, Khera et Malathon ont confronté leur gqom (un style de house brut et minimaliste typiquement sud-africain) et leur scansion en zoulou aux rythmes foisonnants, aux bruits saturés et aux textures à la fois sombres et psychédéliques du multi-instrumentiste britannique, ancien claviériste de Gorillaz. Déroutant.

Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.

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