Au cœur de Tunis, entre la rue de Rome et la rue des Salines, se trouvait la place Garibaldi. Ici vivait une importante communauté italienne dont faisait partie le tailleur Philippe Cordaro.
Des ateliers de tailleurs, il y en avait par dizaines ! Et la plupart étaient tenus par des Italiens. Ce qui distingue celui de Philippe Cordaro, c’est le fait qu’il ait choisi d’écrire son enseigne – elle porte son nom – en langue arabe.
J’y ai toujours vu un signe d’intégration, une volonté sincère d’être partie prenante dans le pays et une adhésion à la langue du pays que beaucoup d’Italiens parlaient à la perfection sans pouvoir l’écrire.
Plusieurs années après le départ du tailleur Cordaro, seul son nom en lettres arabes témoigne encore de sa présence. Au-dessus de la porte de son atelier depuis longtemps fermé, son nom est toujours visible.
Quant à la place qui porte aujourd’hui le nom d’Ali Zouaoui, qui se souvient qu’elle a très longtemps porté celui de Garibaldi ?
En effet, débouchant sur la rue de Rome, la place Garibaldi était l’une des plus belles de Tunis. Elle le reste d’ailleurs grâce aux deux immenses ficus qui continuent à la parer de leur ombre et de leur verdure.