Publié le 14 novembre 2024
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Issa Kaou N’Djim a été déféré à Bamako sous la pression des autorités du Burkina Faso, qui l’accusent d’avoir tenu « des propos jugés gravissimes » contre les militaires au pouvoir dans ce pays voisin du Mali, ont indiqué des sources pénitentiaire et judiciaire. Le Mali et le Burkina Faso, tous deux dirigés par des régimes militaires, ont pris des mesures répressives contre la presse, suspendu l’accès ou la diffusion de plusieurs médias – notamment étrangers – et réduit au silence ou emprisonné des journalistes et autres voix critiques. Ils ont fondé avec le Niger une confédération, l’Alliance des États du Sahel (AES).
« L’affaire de la énième tentative de déstabilisation du Burkina Faso n’est qu’un montage »
Issa Kaou N’Djim, figure politique malienne connue pour avoir soutenu le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avant de prendre ses distances, « est actuellement à la prison civile de Bamako pour offense commise publiquement envers un chef d’État étranger et injures commises par le biais d’un système d’information », ont indiqué à l’AFP une source administrative à la prison de Bamako et une source judiciaire.
Ce 10 novembre, il avait tenu des propos tendant « à jeter un discrédit sur nos autorités, prétextant sans aucune preuve que l’affaire de la énième tentative de déstabilisation du Burkina Faso n’est qu’un montage » lors d’une émission sur la télévision locale Joliba TV News, selon l’autorité de régulation des médias du Burkina Faso.
Cette dernière a prié la Haute autorité de la communication (HAC) malienne « de réserver toute suite qu’elle jugera appropriée à la diffusion de cette émission ».
« Issa Kaou N’Djim a été interpellé ce matin [13 novembre] à son domicile à Bamako par des agents en civil qui ont dit qu’ils avaient besoin de lui pour une affaire. Kaou N’Djim les a suivis pour répondre », avait raconté un membre de sa famille.
Issa Kaou N’Djim a été l’un des vice-présidents du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif des militaires au pouvoir au Mali, avant de se prononcer en faveur d’une fin rapide de la période dite de transition censée rétablir un régime dirigé par des civils. En décembre 2021, il a été condamné à six mois de prison avec sursis pour « atteinte au crédit de l’État », après des propos jugés subversifs sur les réseaux sociaux. Il a été révoqué du CNT et empêché à plusieurs reprises de quitter le territoire.
(Avec AFP)