À travers « Les Filles d’Olfa » de Kaouther Ben Hania, la Tunisie n’a jamais été aussi proche de décrocher un Oscar, grâce à l’une de ses réalisatrices les plus remarquables.
Le 10 mars, « Les Filles d’Olfa » de la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania pourrait être honoré par l’Oscar du meilleur documentaire international.
C’est tout ce que nous souhaitons à l’une des cinéastes tunisiennes les plus accomplies en termes de dispositif narratif et d’univers propres.
De plus, le film « Les Filles d’Olfa » nous semble bien parti pour se distinguer et ce, pour plusieurs raisons.
D’abord, un oscar serait une confirmation pour ce film déjà salué dans d’autres forums, notamment à Cannes et Paris. Un oscar viendrait ainsi souligner dans la continuité, le caractère singulier de cette œuvre et aussi le parcours de sa réalisatrice.
Ensuite, « Les Files d’Olfa » nous semble être une œuvre représentative de la modernité cinématographique dans sa formulation la plus contemporaine. De fait, par son dispositif qui brouille la fiction et dépasse la narration diachronique, le film de Kaouther Ben Hania se place dans la matrice même du documentaire contemporain.
En d’autres termes, « Les Filles d’Olfa » dépasse ce qui est spécifique pour offrir une réflexion contemporaine, globale et aussi militant pour un cinéma rénové dans sa fonction de récit.
Avec cette œuvre, Ben Hania tutoie l’universel et déploie à la perfection, un mode narratif très répandu de nos jours même si les œuvres originales qui le portent n’atteignent pas la maîtrise dont fait preuve Kaouther Ben Hania.
Ce post-réalisme à mi-chemin entre virtualité et fiction, réalité et imaginaire, est en effet, au fil des films, devenu le modus operandi de la cinéaste tunisienne.
Enfin, parmi les films sélectionnés pour le palmarès 2024 des Oscars, « Les Filles d’Olfa », au-delà de l’esthétique, pourrait prévaloir grâce à des facteurs objectifs qui vont du parcours artistique remarquable de Ben Hania aux ressorts thématiques de sa dernière œuvre.
Croisons donc les doigts, croyons y et souhaitons cette distinction à Kaouther Ben Hania car elle récompensera l’une des meilleures artistes de sa génération et par ricochet, la Tunisie, sa modernité cinématographique et toutes celles et tous ceux qui l’ont portée.