Plus de douze années se sont écoulées depuis la dernière apparition de François Bayrou dans l’Hémicycle du Palais-Bourbon, au printemps 2012. Le président du MoDem, à l’époque député non-inscrit des Pyrénées-Atlantiques, en rupture de ban avec la droite sarkozyste, siégeait alors tout en haut, au dernier rang, à côté de son congénère Jean Lassalle. Ce mardi 17 décembre, le centriste, seul au premier rang, tient enfin sa revanche.
Celui qui s’est imposé à Matignon quatre jours plus tôt prend place peu avant 15 heures, sur le banc des ministres. Le gouvernement n’a pas encore été formé et les ministres démissionnaires de l’équipe Barnier sont tenus à distance d’une Assemblée devant laquelle ils ne sont plus responsables. Derrière lui, son directeur de cabinet, Nicolas Pernot, et son conseiller spécial, Eric Thiers, sont les grands témoins de ce « seul en scène » devant la représentation nationale. Durant plus d’une heure et sans notes, le premier ministre se défend face aux onze groupes parlementaires de l’Assemblée nationale, invités à l’interpeller à tour de rôle.
Comme si rien d’important n’arrivait jamais aux autres, les premiers mots de François Bayrou sont… pour lui-même. En ouverture d’une séance écrasée par le drame des Mahorais, en proie à un désastre humanitaire depuis le passage sur Mayotte du cyclone Chido le 14 décembre, le premier ministre marque un silence, avant d’exprimer son « émotion », « car il y a longtemps que je n’ai pas pris la parole dans cette assemblée, que j’ai beaucoup aimée » , souffle-t-il.
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