Depuis des années, le ministère de l’Education doit faire face au phénomène des cours particuliers en dehors des établissements éducatifs et rappelle, chaque année, sa détermination à faire respecter la circulaire relative au cours particuliers.
Selon l’article 7 du décret 2015-1619 les cours particuliers sont interdits en dehors des établissements éducatifs publics alors que des études confirment la propagation de ce phénomène. C’est dans ce sens que le département de l’Education tente d’agir afin de favoriser les cours particuliers au sein des établissements éducatifs et afin de garantir le principe d’égalité.
Le ministère de l’Éducation a remis, hier le décret 2015-1619 à l’ordre du jour rappelant à tous les membres de la communauté éducative la nécessité de se conformer à ces dispositions sachant que le décret en question, fixe les conditions d’organisation des cours de soutien et des cours particuliers au sein des établissements scolaires publics.
Cette mesure vise à promouvoir la bonne gouvernance du système éducatif et à le protéger, à préserver le statut des enseignants, et à garantir l’équité et la justice pour tous les élèves d’une part, ainsi qu’à limiter le phénomène de la prolifération des cours particuliers en dehors des établissements publics.
Poursuites judiciaires
Le ministère a souligné qu’il est strictement interdit aux enseignants des écoles primaires, des collèges et des lycées publics relevant du ministère de l’Éducation de donner des cours particuliers en dehors des établissements scolaires publics.
Tout contrevenant s’expose à une suspension conservatoire, à un passage devant le conseil de discipline, et aux sanctions requises, y compris la révocation, en plus des poursuites judiciaires.
Le ministère a également mis en garde les parents contre les risques d’encourager leurs enfants à suivre des cours particuliers en dehors du cadre légal des établissements publics.
Trois milliards de dinars par an
Une récente étude du Forum des droits économiques et sociaux (FTDES), établit que les cours particuliers coûtent 3 milliards de dinars par an et que 67% des 2,3 millions de lycéens reçoivent des cours particuliers
Selon cette étude, un candidat au bac suit, en moyenne, des cours particuliers dans trois matières à raison de 80 dinars par mois pour chaque matière sur une période de 8 mois. A cela il faut ajouter les cours de révision du baccalauréat, dont les prix varient entre 270 et 300 dinars par matière.
Selon un rapport du FTDES, publié la vieille de la rentrée scolaire 2023, le taux d’élèves qui ont recours aux cours particuliers est de l’ordre de 67% dans les écoles, 61% dans les collèges, et 80% dans les lycées. Quant au coût mensuel moyen de ces cours, il s’élève à 94 dinars/ élève de primaire, 74 D/ collégien et 120 D/ lycéen.
Tarification officielle
Il faut aussi savoir qu’une tarification officielle des cours particuliers existe. Les ministères de l’Éducation et des Finances ont fixé les tarifs des cours particuliers tenus au sein des établissements scolaires publics et ce, dans un décret publié le 17 novembre 2023.
D’après ledit décret, les frais mensuels fixés sont donc :
- 30 dinars pour les écoles primaires
- 35 dinars pour les collèges
- 40 dinars pour la première, la deuxième et la troisième année du lycée
- 45 dinars pour la quatrième année du lycée
80% des revenus seront versés au professeur assurant les cours particuliers, 5% aux organisateurs, notamment les directeurs, les surveillants et le comptable de l’établissement, 5% aux ouvriers en échanges des services qu’ils fournissent et les 10% restants seront injecté dans le budget de l’établissement scolaire.