Publié le 22 novembre 2024
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Après deux semaines de tractations stériles, les négociateurs de près de 200 pays attendent d’ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la COP29 qui devrait se terminer ce 22 novembre à Bakou. « Nous percevons des lueurs d’espoir », a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. « Mais des lueurs d’espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées ».
« Est-ce trop demander pour sauver des vies ? »
La question centrale est de déterminer combien d’argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone. « Nous ne demandons qu’1 % du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies ? » demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama. Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l’Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l’Équateur a déclaré l’urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies…
Un projet d’accord publié le 21 novembre a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des « X », et parce qu’il ne tranchait pas entre deux visions très opposées. L’heure est venue de mettre des chiffres, mais combien ? « Au moins » 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d’ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. À comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.
Un travail « inacceptable »
Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu’ils veulent « continuer à montrer la voie »: un terme soigneusement choisi, venu directement de l’accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre. Les Américains se sont dits « profondément inquiets » du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail « inacceptable ». « Pourrais-je vous demander, s’il vous plaît, de montrer du leadership ? » a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.
« Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques », a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad. En parallèle, les pays développés négocient davantage d’ « ambition » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre mais s’opposent aux pays producteurs de pétrole comme l’Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu’il n’accepterait aucun texte ciblant « les combustibles fossiles ». Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.
En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, États insulaires… Tous se parlent encore. Le ministre irlandais Eamon Ryan confie qu’ « il y a de l’espace pour un accord ». La Chine, clé pour trouver l’équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé « toutes les parties à se retrouver à mi-chemin ». Pékin a toutefois tracé une ligne rouge : elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.
Les délégués se préparent déjà à une prolongation le 23 novembre.
(Avec AFP)
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