Publié le 6 novembre 2024
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Dix morts, dont neuf soldats français et un civil américain, et 38 blessés. C’est le bilan du bombardement mené, le 6 novembre 2004, par deux Soukhoï des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) sur le camp français de Bouaké, dans le centre du pays, où se trouvent les hommes de l’opération Licorne.
Dans les heures qui suivent, les forces armées françaises ripostent en bombardant à leur tour l’aérodrome de Yamoussoukro, dans l’enceinte même du palais présidentiel, où étaient basés les deux avions ivoiriens. L’intégralité de la flotte militaire aérienne des Fanci est détruite ce jour-là.
Deux décennies plus tard, de nombreuses zones d’ombres subsistent sur ces évènements, survenus dans une Côte d’Ivoire coupée en deux entre les Fanci, fidèles à Laurent Gbagbo, et les Forces nouvelles, les rebelles du Nord.
Conséquences sur la relation France- Côte d’Ivoire
« Il y a plein de choses que la France ne souhaite pas voir étaler sur la place publique à l’occasion d’un procès. Elle ne veut pas avoir à expliquer comment cette crise a été gérée et quelles implications cela a eu sur la sécurité des Français qui étaient sur place », estime, dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le journaliste français Thomas Hoffnung, auteur de Bouaké, le dernier cold case de la Françafrique (Fayard, 2024).
La version des copilotes ivoiriens, le témoignage de la veuve du civil américain tué dans le bombardement, l’enquête des renseignements français, le rôle trouble du marchand d’armes français Robert Montoya… En 2017, Jeune Afrique publiait une longue enquête qui levait un coin du voile sur cette affaire qui a eu, pendant plusieurs années, de lourdes conséquences sur les relations entre les deux pays.
Nous republions aujourd’hui la vidéo faisant le récit, minute par minute, de ces quelques heures du 6 novembre 2004 lors desquelles tout a basculé.
