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La Tunisie cherche à capitaliser sur son secteur oléicole déjà florissant

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La Tunisie, fière deuxième producteur mondial d’huile d’olive, lance une offensive pour restructurer un secteur stratégique, véritable pilier de son économie. Sous l’impulsion du président Kaïs Saied, le gouvernement multiplie les mesures pour reprendre en main cette filière, avec l’ambition de stabiliser les prix et d’assurer des revenus décents aux agriculteurs. Mais derrière ces annonces ambitieuses, certains s’interrogent : ces réformes sont-elles à la hauteur des défis ?

L’Office National de l’Huile (ONH) a fixé des prix cibles entre 14 et 18 dinars le litre pour la campagne 2024/2025, une régulation qui vise à protéger les consommateurs tout en soutenant les producteurs. Une décision qui soulève déjà des contestations parmi les agriculteurs, qui estiment que ces prix ne reflètent pas leurs coûts de production réels.

Opération d’assainissement 

La visite présidentielle au domaine de Chaâl, fleuron de l’oléiculture tunisienne avec ses 400.000 oliviers, a déclenché une véritable tempête dans le secteur. L’arrestation d’Abdelaziz Makhloufi, PDG du groupe CHO et principal exportateur d’huile d’olive, suivie de celle de l’ancien ministre de l’Agriculture Samir Taïeb, révèle l’ampleur des dysfonctionnements. Ces mesures spectaculaires suffisent-elles à assainir durablement la filière ?

Production record

Le gouvernement affiche son optimisme en annonçant une production record de 340.000 tonnes cette saison, en hausse de 55%. Un plan de modernisation ambitieux prévoit la digitalisation des transactions et un meilleur contrôle des circuits de distribution. Pourtant, les défis structurels persistent : vétusté des installations, manque d’investissements dans les régions productrices, et domination des intermédiaires sur le marché.

La volonté affichée du président Saied de lutter contre la spéculation et de protéger ce patrimoine national se heurte à la réalité du terrain. Les petits producteurs, qui constituent l’épine dorsale du secteur, attendent toujours des mesures concrètes pour améliorer leurs conditions : accès au financement, modernisation des techniques de production, et meilleure valorisation de leur travail.

Représentant près de 40% des exportations agricoles tunisiennes, le secteur oléicole ne peut se contenter de réformes cosmétiques. L’enjeu est de taille : transformer ces mesures d’urgence en une stratégie cohérente de développement durable. La réussite de cette restructuration conditionnera non seulement l’avenir de la filière mais aussi la crédibilité de la politique économique du gouvernement.

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