L’Ordre national des avocats de Tunisie (ONAT) a décidé d’entamer une nouvelle grève et de manifester devant le palais de justice sur fond de l’affaire Mehdi Zagrouba, estimant que ce dernier a été torturé lors de son arrestation lundi dernier.
L’Ordre national des avocats de Tunisie a appelé à une grève générale nationale aujourd’hui, jeudi 16 mai 2024, et à manifester devant le Palais de justice de Tunis, sur fond de l’affaire Mehdi Zagrouba, arrêté lundi dernier dans des circonstances tendues et qui a fait l’objet d’un mandat de dépôt, hier soir.
Dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi l’Ordre des avocats a estimé que l’avocat Mehdi Zagrouba a été torturé lors de son arrestation et durant sa détention, faisant porter la responsabilité aux agents du ministère de l’Intérieur qui l’ont agressé.
« L’avocat Mehdi Zagrouba, qui a été arrêté lundi, a été torturé lors de son arrestation (…) Il porte des traces de violence physique sur différentes parties de son corps, qui ont été examinées par le juge d’instruction, ce qui confirme qu’il a été torturé pendant sa détention », peut-on lire dans ce communiqué.
« Ce que Mehdi Zagrouba a subi au centre de détention est un crime de torture qui nécessite des poursuites et des sanctions pénales », a ajouté l’ONAT, tenant « les agents du ministère de l’Intérieur qui l’ont agressé pleinement responsables des agressions et de la torture de leur collègue, qui ont été inscrits dans le registre d’enquête ».
L’avocat Mehdi Zagrouba, arrêté lundi 13 mai à la Maison de l’Avocat, a comparu hier devant le juge d’instruction. Son audience a été interrompue lorsqu’il a été victime d’un malaise et transporté d’urgence à l’hôpital.
Une ambulance a été appelée en urgence pour le transporter à l’hôpital afin qu’il reçoive des soins alors qu’il n’était plus capable de s’exprimer, a rapporté son avocat Boubakar Thabet à l’agence TAP.
Thabet a ajouté, que le parquet général a décidé d’ouvrir trois d’enquête contre son client, dont deux liées à un outrage à un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions, et de violence physique et verbale contre deux agents sécuritaires et ce, à la suite d’une altercation avec eux au palais de justice au cours de la manifestation des avocats.
La troisième affaire est liée à l’agression d’un agent de sécurité lors d’une descente des forces de l’ordre au siège de la Maison de l’Avocat, lundi soir lors de son arrestation.