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La dette publique, c’est quoi ?

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Le sujet de la dette publique déchaîne les passions. Pour certains, la dette est un danger qui nous conduit au bord du précipice. Pour d’autres, elle n’est pas un problème et pourrait être effacée d’un coup de gomme magique. Les économistes en parlent en des termes abstraits. Les politiques l’instrumentalisent. Mais elle laisse surtout beaucoup de Français perplexes… Faut-il vraiment s’inquiéter de ce spectre qu’on nous agite sous le nez depuis si longtemps ?

Avant de répondre à cette question, encore faut-il comprendre ce qu’est la dette publique. Pour faire simple, il s’agit de l’ensemble des emprunts que l’État mais aussi les collectivités locales (régions, départements, villes, etc.) et les organismes de sécurité sociale (les régimes obligatoires de sécurité sociale, l’assurance chômage, les hôpitaux, etc.) ont contractés et n’ont pas encore remboursés.

Les non-initiés confondent souvent la dette et le déficit. Ces deux notions sont pourtant différentes, même si elles sont intrinsèquement liées. Un déficit est un solde budgétaire négatif (tandis qu’un solde budgétaire positif est un excédent). En effet, chaque année, l’État, les organismes de sécurité sociale et les collectivités locales récoltent un certain montant de recettes (plus de 90 % sont des impôts, des taxes ou des cotisations, mais il peut également s’agir de dividendes, de la vente de biens et de services, etc.).

Qu’appelle-t-on un « stock » ?

En face de celles-ci, ils ont des dépenses à honorer : paiement des traitements des fonctionnaires, des prestations sociales, achats de biens et de services, investissements, etc. L’équilibre entre les recettes et les dépenses est déterminé chaque année grâce aux budgets inscrits dans la loi de finances et la loi de financement de la Sécurité sociale. S’il n’y a pas suffisamment de recettes pour couvrir les dépenses, un déficit public apparaît.

Techniquement, les économistes disent que le déficit est un « flux », tandis que la dette est un « stock ». Elle est le résultat de l’ensemble des déficits cumulés. En France, les chiffres de la dette paraissent vertigineux. Selon les derniers chiffres de l’Insee, elle s’élevait à 3 228,4 milliards d’euros au deuxième trimestre 2024, soit 112 % du produit intérieur brut (PIB). Ce n’est pourtant pas si étonnant : depuis cinquante ans, la France aligne les déficits et n’a jamais dégagé d’excédent.


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Tous les États ne mesurent pas leur dette de la même façon. Dans la zone euro, le traité de Maastricht a établi des critères méthodologiques qui permettent de comparer les États de l’Union monétaire. Aux États-Unis, les engagements au titre des pensions des fonctionnaires sont comptabilisés dans la dette, ce qui n’est pas le cas en Europe. Au sein de la zone euro, la France fait figure de mauvaise élève : sa dette est la troisième plus élevée après la Grèce et l’Italie. Surtout, elle n’est pas sur une pente descendante. Elle devrait atteindre les 117 % en 2026.

Prochain épisode : Comment s’endette-t-on et qui nous prête ?


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