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l’année 2024 au beau fixe mais…

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L’Insee dans sa note de conjoncture de mars est optimiste quant à l’aéronautique pour l’ensemble de l’année 2024. Un peu plus de 4 000 entreprises et 210 000 salariés (+ 7 %) fabriquent directement ou indirectement des avions dans l’Hexagone pour 70,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires apportant 30 milliards de contribution positive à la balance commerciale.

La forte hausse de l’activité et des commandes se traduit, chez l’avionneur européen, par 2 094 commandes nettes – record battu ! – et plus de 8 600 appareils en carnet, soit plus dix ans de production. 735 avions commerciaux ont été livrés l’an dernier. Chez Safran, plus de 2 500 moteurs LEAP ont été commandés.

Dans le bilan du Gifas, la fédération française de l’industrie aéronautique, de petits appareils émergent aussi par la myriade d’avionneurs français, de taille beaucoup plus modeste que le géant européen mais eux aussi dynamiques. À noter, 64 start-up ont rejoint le Gifas et ses filières. Pas moins de 30 000 CDI supplémentaires devraient être ouverts cette année et 6 000 à 7 000 contrats, créés en alternance. Les 210 000 salariés représentent 7 % du total de l’emploi industriel en France.

À LIRE AUSSI L’absentéisme, fléau du contrôle aérienDans le monde, c’est la filière économique la plus active en termes de décarbonation. En 2019, avant le Covid, l’aéronautique représentait 10 % du total des exportations et 3 % du PIB total. Selon l’Insee, un vrai rebond devrait se faire particulièrement sentir au printemps, avec notamment Airbus qui prévoit une hausse de 9 % de ses exportations.

Tout n’est pas rose. Les retards de livraison sont fréquents de la part d’une chaîne de fournisseurs qui peine à monter en cadence. Airbus, en particulier, affiche des difficultés à fournir les A320neo équipés de moteurs Pratt & Whitney GTF.

Accès aux aéroports

À la Fnam, la fédération des compagnies aériennes, on se félicite de voir le trafic aérien remonter à 96 % de son niveau de 2019. Chez les opérateurs français, le trafic domestique d’allers et retours journée s’effondre, même si l’activité « affaires internationales » reste active. Pour cet été, l’effet Jeux olympiques est difficile à appréhender. Quels seront les phénomènes de pic ?

Mais le secteur aérien se dit prêt à faire face, si, toutefois, les conditions d’accessibilité aux aéroports, en particulier Roissy-CDG, sont résolues. Prévoir des voies d’accès routières prioritaires pour les officiels et les athlètes, c’est bien, mais faciliter la circulation du personnel des aéroports et des navigants, c’est indispensable.

L’inquiétude vient aussi des lendemains des JO avec la mise en service de l’EES, le système d’entrée et de sortie de l’Union européenne, annoncé pour le 6 octobre, date à laquelle les acteurs français ne seront pas prêts. Quelle sera alors la longueur des files d’attente aux frontières dans les aéroports ? Déjà, le mois dernier, à Roissy-CDG, il fallait compter trois heures trente pour le porteur d’un passeport chinois !


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