Home Finance L’Europe va taxer les voitures électriques chinoises jusqu’à 48 % de leur prix

L’Europe va taxer les voitures électriques chinoises jusqu’à 48 % de leur prix

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C’en sera bientôt fini des voitures électriques chinoises à coûts largement plus bas que leurs homologues européennes. La Commission européenne a décidé une mesure coup de poing destinée à montrer les muscles face aux constructeurs chinois, qu’elle accuse de concurrence déloyale en raison de larges subventions accordées par Pékin.

Après neuf mois d’enquête, elle a décidé d’ajouter de 17,4 à 38,1 % de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois dans l’Union européenne, qui étaient jusqu’ici taxés à hauteur de 10 %, soit des taux de 27,4 à 48,1 %.

« Si les discussions avec les autorités chinoises n’aboutissaient pas à une solution efficace, ces droits compensateurs provisoires seraient introduits à partir du 4 juillet » mais ils « ne seraient perçus que si des droits définitifs sont institués » le 4 novembre 2024, indique la Commission. Pour l’heure, les enquêteurs ont constaté une « coopération très limitée » de la part des autorités chinoises et des constructeurs automobiles visés. « Pékin a mis en place tout un système en finançant des start-up chinoises qui perdent de l’argent. Nio perdait récemment, par exemple, 33 000 euros sur chaque voiture vendue », se plaint le dirigeant d’une marque européenne.

Dans le détail, la Commission européenne va ajouter des droits de 17,4 % au numéro un de l’électrique dans le monde, BYD, de 20 % à Geely (marques Polestar, Lynk & Co, Volvo…) et 38,1 % à SAIC, maison mère de la marque MG, qui marche très bien sur le Vieux Continent. « Pour les 18 autres marques chinoises recensées, elles subiront un droit moyen d’environ 21 % », précise-t-on à Bruxelles. Les géants de l’automobile chinois, comme BYD, Polestar ou MG, devraient donc augmenter prochainement les tarifs de leurs véhicules.

Pékin dénonce « un comportement purement protectionniste »

Pour l’Union européenne, il s’agit de rétablir une concurrence loyale sur le marché automobile. « Il y va de l’intérêt de la transition vers l’électrique des constructeurs européens et de la préservation des emplois du secteur en Europe », explique une source. La filière emploie 14,6 millions de salariés. Reste à voir comment réagiront les consommateurs européens, qui ont plébiscité de plus en plus les voitures chinoises ces derniers mois, souvent pour des questions de pouvoir d’achat.

La Chine a immédiatement dénoncé « un comportement purement protectionniste » des Européens. Pékin avertit qu’elle « prendra toutes les mesures pour défendre fermement [s]es droits légitimes ». Contactés, les constructeurs BYD et MG ne font aucun commentaire officiel.

À LIRE AUSSI Automobile : l’impressionnante offensive chinoise en EuropeLe débat pour imposer de nouveaux droits de douane a été rude entre les pays de l’UE. L’Allemagne, dont les constructeurs Volkswagen, Audi, BMW et Mercedes, réalise environ 40 % de ses ventes en Chine, et la Suède, partenaire via le fleuron Volvo de Geely, et la Hongrie, qui accueille sur leur territoire plusieurs usines chinoises, étaient contre les sanctions. Le front mené par l’Espagne et la France, aux emplois du secteur automobile très exposés, a fini par l’emporter. La bataille commerciale entre l’Europe et la Chine ne fait que commencer. Pékin menace de se venger sur des produits français comme le vin et le cognac.


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