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Pourquoi le gouvernement suspend la réforme de l’assurance-chômage

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Gabriel Attal tenait dur comme fer à sa réforme de l’assurance-chômage, « une réforme d’activité et de prospérité », comme il l’avait assuré au printemps dernier. Il y a quelques semaines, le Premier ministre déclarait qu’elle serait appliquée. Malgré les résultats catastrophiques des européennes, la dissolution et l’approche des législatives, malgré une porte ouverte par Emmanuel Macron sur d’éventuelles discussions autour des « modalités » de cette réforme, le gouvernement ne renoncerait pas à cette mesure censée doper le plein-emploi.

Un décret devait ainsi être pris début juillet. Juste après le résultat du premier tour, dimanche 30 juin, Gabriel Attal a pourtant changé de pied. La réforme de l’assurance-chômage est désormais suspendue et les règles actuelles vont être prolongées pour éviter un vide juridique. Pourtant, ce recul de dernière minute n’a rien d’étonnant. Depuis le début, cette réforme, contestée à sa gauche – par le Nouveau Front populaire – et à sa droite – par le Rassemblement national –, mais aussi par les syndicats, est un puissant irritant politique et social.

Main tendue

Le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire avaient ainsi assuré qu’ils abrogeraient cette réforme s’ils arrivaient au pouvoir. Le texte prévoyait de réduire la durée d’indemnisation de 18 à 15 mois et de porter de 6 mois sur 24 à 8 mois sur 20 la durée minimale de travail pour ouvrir le droit à l’indemnisation à partir du mois de décembre.

Côté pile, l’abandon de la réforme permet à Gabriel Attal de donner du grain à moudre à propos des « futures majorités de projets » évoquées lors de son allocution dimanche soir et de tendre ainsi la main aux électeurs de gauche pour les inciter à voter pour la majorité sortante dans les circonscriptions.

À LIRE AUSSI « Une nouvelle campagne commence » : veillée d’armes en macronieCôté face, cette annonce est une mauvaise nouvelle pour les finances publiques. La réforme de l’assurance-chômage, même si elle n’était pas défendue à cor et à cri par les économistes, devait tout de même avoir un intérêt : être inscrite dans la case, bien vide, des économies à venir.

Le gouvernement misait ainsi sur un gain de 3,6 milliards d’euros et la création de 90 000 emplois. L’Unédic prévoyait, quant à elle, des économies de 4 et 5,4 milliards par an d’ici quatre à cinq ans. Peu importe la majorité qui sortira des élections le 7 juillet, il faudra trouver d’autres poches de dépenses où grignoter quelques milliards.


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