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Smic, retraite à 60 ans… Le Nouveau Front populaire explique comment il espère financer son programme

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C’est à la Maison de la chimie, à deux pas des Invalides, que l’alliance de gauche a organisé une conférence de presse pour dévoiler le chiffrage de son programme macroéconomique, vendredi 21 juin. Tous les partis étaient représentés : Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste, Éva Sas, ancienne députée écologiste, le sénateur Alexandre Ouizille pour le Parti socialiste et le député sortant Éric Coquerel pour La France insoumise (LFI).

Au lendemain de la prise de parole du Premier ministre, tous n’ont pas manqué de fustiger le « trio infernal : Macron, Le Maire, Attal ». Si le NFP arrive au pouvoir au soir du 7 juillet, Alexandre Ouizille promet de « remettre le pays dans le bon ordre social ».

À LIRE AUSSI Macron, « l’immigrationnisme » et LFI : la réponse de Pierre-André TaguieffPour ce faire, de nombreuses mesures sont prévues : augmentation du smic à 1 600 euros, abrogation des réformes des retraites et de l’assurance-chômage, hausse de 10 % du point d’indice des fonctionnaires, augmentations des aides pour le logement (APL) de 10 %, retraite à 60 ans et plus encore. Des économistes, qui militent pour l’arrivée de la gauche aux responsabilités, ont ensuite été invités à donner leur avis sur le programme présenté quelques minutes plus tôt.

Éloi Laurent, économiste et chercheur à l’OFCE, et Julia Cagé, professeure d’économie à Sciences Po Paris, ont notamment salué la « volonté d’instaurer plus de justice sociale » tout comme la présence de « la question écologique, largement absente du côté du RN et des macronistes ».

Quid du financement ?

Le financement du programme du NFP s’appuie principalement sur deux leviers : taxer les plus riches et créer un effet d’entraînement positif pour l’économie en instaurant le smic à 1 600 euros. Bien consciente que certaines PME-TPE auront des difficultés à appliquer cette hausse du smic, l’alliance de gauche prévoit des mécanismes de prêt à 0 % sur un ou deux ans, un fonds de solidarité ou encore un dispositif de crédit à taux négatif en attendant que « les effets vertueux de la hausse générale des salariés se fassent sentir ». Le financement de ces programmes d’aide n’a, quant à lui, pas été précisé…

À LIRE AUSSI Impôts et fiscalité : ce que proposent Renaissance, le RN et la gauche en vue des législativesEn cas d’arrivée au pouvoir, une loi de finances rectificative est prévue afin d’instaurer une taxe sur les superprofits et de permettre le retour de l’impôt sur la fortune doté d’une composante climatique. Ces mécanismes permettraient, selon le Nouveau Front populaire, de rapporter 30 milliards d’euros aux finances publiques (dont la moitié grâce au nouvel ISF, et cela, dès 2024). Le NFP, qui chasse les « privilèges des milliardaires », comme il l’écrit dans son programme, souhaite concentrer l’effort fiscal sur les plus riches en augmentant l’impôt sur l’héritage des plus hauts patrimoines ou encore en rendant plus progressif l’impôt sur le revenu, tout comme la CSG.

Le grand flou sur le coût du retour à la retraite à 60 ans

Si l’union de la gauche et de l’extrême gauche arrive au pouvoir le 7 juillet, ce sont donc 25 milliards d’euros qui seront mobilisés d’ici à la fin de l’année, 100 milliards fin 2025, puis 150 milliards fin 2027. Quand vient le temps des questions, à l’issue de la conférence de presse, plusieurs journalistes pointent l’impossibilité de mobiliser de telles sommes avec pour seule mesure une taxation accrue des plus riches.

À LIRE AUSSI Des promesses électorales coûteuses pour la dette publique françaiseLes intéressés répondent tour à tour : « Nous allons doper la demande intérieure en mettant plus d’argent dans les salaires. » Ou encore : « Nous comptons sur l’effet multiplicateur, nous ne financerons pas notre programme par l’augmentation du déficit public. » Rien n’a été dit concernant le coût de la suppression des réformes des retraites et de l’assurance-chômage malgré plusieurs relances.


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