Au Burkina Faso, la BBC et Voice of America suspendues pour deux semaines

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Les radios britannique et américaine BBC et Voice of America (VOA) sont suspendues pour deux semaines au Burkina Faso après avoir diffusé un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW) accusant l’armée « d’exactions » sur des civils, a annoncé jeudi 25 avril au soir le Conseil supérieur de la communication (CSC).

L’autorité de la communication burkinabée « a décidé de la suspension des programmes des deux radios internationales [BBC et VOA] émettant à Ouagadougou pour une durée de deux semaines à compter de la notification de ladite décision », énonce-t-elle dans un communiqué. Le CSC justifie cette décision par la « diffusion jeudi sur les ondes et les plates-formes numériques de BBC Afrique et de VOA d’un article accusant l’armée burkinabée d’exactions sur des populations civiles ».

Le CSC affirme avoir « décelé dans le contenu dudit article d’énormes déclarations péremptoires et tendancieuses contre l’armée burkinabée sans éléments de preuve tangible, d’autant plus que le même article invite à une enquête indépendante ». Dans son rapport publié jeudi, HRW a accusé l’armée burkinabée, aux prises avec les groupes armés djihadistes, d’avoir « exécuté au moins 223 civils » dont au moins 56 enfants lors de deux attaques dans le nord du pays. Des accusations auxquelles les autorités, sollicitées par l’AFP, n’avaient pas réagi depuis.

Articles « de nature subversive »

Le CSC dit également avoir « enjoint » aux fournisseurs d’accès à internet « de suspendre » l’accès aux sites et « autres plates-formes numériques de la BBC, de la VOA et de l’ONG Human Rights Watch à partir du territoire burkinabé ». Il estime que « l’approche » de la BBC et de VOA « porte atteinte aux principes cardinaux du traitement de l’information, en ce qu’elle constitue une désinformation de nature à porter le discrédit sur l’armée burkinabée » et « est, en outre, susceptible de créer des troubles à l’ordre public ».

L’autorité de la communication invite « l’ensemble des médias à s’abstenir de relayer, à travers leurs différents supports, cet article tendancieux (…) de nature subversive », rappelant que « tout contrevenant s’expose aux sanctions prévues par les textes en vigueur ». Le Burkina Faso, dirigé par des militaires issus de coups d’Etat en 2022, a déjà suspendu temporairement ou sine die la diffusion de plusieurs chaînes de télévision ou de radio et expulsé des correspondants étrangers.

Le Monde avec AFP

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