Plus d’une semaine après le passage du cyclone Chido au-dessus du Mozambique, le bilan ne cesse de s’aggraver. Il est désormais d’au moins 120 morts, selon un nouveau point de situation diffusé lundi 23 décembre par l’Institut de gestion des risques et désastres de ce pays d’Afrique australe. Le précédent bilan, annoncé la veille, faisait état de 94 morts.
Le nombre de blessés est de 900, contre 670 annoncé dimanche, après le passage du cyclone qui a frappé le continent le 15 décembre. Le cyclone, qui a également dévasté le petit archipel français de Mayotte, où le bilan très provisoire est pour le moment de 35 morts, a aussi provoqué la destruction de plus de 110 000 habitations, selon un nouvel inventaire. Des vents particulièrement virulents, avec des rafales enregistrées à « environ 260 km/h » et des pluies de « 250 mm en quatre-quatre heures » ont ravagé la province du Cabo Delgado (Nord) où se concentrent plus de 500 000 des 620 000 personnes touchées par les conséquences de la tempête.
Le candidat à la présidentielle du parti historique au pouvoir, Daniel Chapo, dont la victoire proclamée a provoqué une crise post-électorale aux 130 morts inédite dans l’Etat lusophone, était en visite dimanche dans les zones affectées. Celui qui doit être investi président le 15 janvier, si le Conseil constitutionnel approuve les résultats d’ici lundi, a appelé à la télévision publique « tous les districts » à donner de la « nourriture, des vêtements ». « Même si nous les utilisons, nos frères en ont besoin », a-t-il exhorté.
Crainte de propagation de maladies
Abris, nourriture, kits d’hygiène et moustiquaire sont « identifiés comme étant les besoins les plus urgents pour la population touchée », selon un communiqué diffusé vendredi par l’Organisation internationale pour les migrations. Devant l’étendue de la catastrophe, le gouvernement mozambicain avait décrété deux jours de deuil national, vendredi et samedi.
Si les chiffres provisoires demeurent inférieurs aux « centaines » de morts craints par la France à Mayotte, le Fonds des Nations unies pour l’enfance craint la « propagation par l’eau de maladies comme le choléra, la malaria, la diarrhée », qui sont « particulièrement dangereuses pour les enfants », a expliqué à l’Agence France-Presse Guy Taylor, responsable de l’agence onusienne au Mozambique.
Après son passage sur Mayotte et le Mozambique le week-end dernier, la dépression, qui a beaucoup perdu en intensité en s’enfonçant dans le continent africain, avait poursuivi sa course lundi au Malawi, où un bilan définitif a recensé 13 morts et près de 30 blessés.