« Au Tchad, le changement est inévitable »

Date:

Au Tchad, le président de la transition Mahamat Idriss Déby, fils du défunt Idriss Déby Itno qui a régné plus de trois décennies sur le pays d’une main de fer, affrontera lundi 6 mai dans les urnes son premier ministre et principal rival Succès Masra.

Annoncé comme joué d’avance en faveur de Mahamat Déby, le scrutin est apparu plus incertain lors des derniers jours de campagne, alors que Succès Masra, 40 ans, a donné un virage offensif à sa campagne et massivement rassemblé lors de sa tournée dans le pays.

Lire aussi le décryptage | Article réservé à nos abonnés Au Tchad, le ton monte à l’approche de la présidentielle du 6 mai

L’opposant devenu premier ministre jouera-t-il la rue contre le régime si l’élection lui semble fraudée, au risque de provoquer des manifestations comme celles du 20 octobre 2022, réprimées dans le sang ? Ou tente-t-il simplement de faire « monter les enchères » pour conserver son poste ? A trois jours du scrutin, il a reçu Le Monde dans sa maison de N’Djamena.

Dans quel état d’esprit êtes-vous avant le premier tour de la présidentielle, lundi 6 mai ?

Le changement au Tchad est non seulement indispensable mais inévitable. On a vu l’enthousiasme autour de ma candidature durant cette campagne. Cette envie de changement doit pouvoir s’exprimer de manière massive.

Fin avril, l’Agence nationale de gestion des élections (Ange), chargée d’organiser le scrutin, a dénoncé une « escalade verbale » et appelé les candidats à la retenue. Etes-vous inquiet du climat politique ?

Si escalade il y a, elle ne vient pas de nous. Nous avons mené une campagne pacifique, argument contre argument, projet contre projet. Malheureusement, certains locaux de notre parti Les Transformateurs ont été brûlés et des militants ont été arrêtés. Nos adversaires tentent de faire pression car il y a une très forte mobilisation populaire en notre faveur.

Vous avez appelé vos militants à la « vigilance » lors du vote. Craignez-vous que celui-ci ne se déroule pas de façon transparente ?

Je suis un homme prévoyant. La confiance en nos institutions n’exclut pas que nous les contrôlions. Selon la loi, chaque citoyen a le droit d’assister au dépouillement, c’est ce qu’il y a de mieux à faire pour éviter tout soupçon de manque de transparence.

Vous êtes premier ministre depuis le 1er janvier. S’il y a des dysfonctionnements, n’en serez-vous pas en partie responsable ?

Ma nomination à la tête du gouvernement est un des éléments qui crédibilise le processus électoral. Si je n’étais pas là, ça aurait été pire.

Si les résultats officiellement proclamés ne sont pas conformes à ceux qui vous sont parvenus via l’observation des élections, comment comptez-vous réagir ?

Il vous reste 47.31% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Subscribe

spot_imgspot_img

Popular

More like this
Related