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des sources locales accusent l’armée tchadienne d’avoir tué par erreur des « dizaines » de pêcheurs au Nigeria

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La contre-offensive tchadienne contre Boko Haram dans la région du lac Tchad, « personnellement » dirigée par le président Mahamat Idriss Déby, a été accusée jeudi 31 octobre par des pêcheurs locaux et des milices anti-djihadistes d’avoir tué par erreur des « dizaines » de pêcheurs au Nigeria, en voulant viser des djihadistes.

« Un avion [de chasse] appartenant à l’armée tchadienne a attaqué des pêcheurs sur l’île de Tilma, tuant de nombreux pêcheurs », a déclaré Babakura Kolo, chef d’une milice anti-djihadiste au Nigeria. « L’avion a pris les pêcheurs pour des terroristes de Boko Haram qui ont attaqué une base militaire au Tchad dimanche », a-t-il poursuivi. Le bilan de ce raid, mené dans la nuit de dimanche à lundi par Boko Haram contre une base militaire de la région du lac Tchad, est « d’une quarantaine de morts », selon les autorités tchadiennes.

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Un officier de l’état-major tchadien qui a requis l’anonymat a confirmé à l’Agence France-Presse des frappes « opérées dans les îles situées aux confins du Nigeria et du Niger ». « Les Boko Haram se fondent souvent au sein des pêcheurs et des paysans à chaque fois qu’ils commettent leurs forfaits. Il est donc difficile de faire la différence entre la population et les terroristes », a-t-il fait valoir.

« L’avion de chasse a “encerclé” Tilma avant de commencer à larguer des bombes pendant que les gens couraient dans toutes les directions pour se mettre à l’abri », a déclaré Sallau Arzika, un pêcheur.

« Traquer » Boko Haram

La contre-offensive lancée par l’armée tchadienne contre Boko Haram dans la région du lac Tchad est « personnellement » dirigée par le président Mahamat Idriss Déby sur le terrain, a annoncé jeudi la communication présidentielle. « Le président de la République, chef suprême des armées, Mahamat Idriss Déby Itno, campe toujours aux confins du lac Tchad, où il dirige personnellement l’opération Haskanite », a annoncé la présidence sur Facebook, photo du chef de l’Etat en uniforme à l’appui.

Le président Déby « multiplie les réunions, instruit et oriente à l’effet de ne laisser aucune chance aux éléments de Boko Haram », affirme-t-elle. « Les troupes terrestres et aériennes mobilisées pour cette opération sont entrées en action », avait signalé la présidence dans la journée.

« Purement militaire et sécuritaire », l’opération Haskanite lancée lundi « ne vise pas seulement à sécuriser nos paisibles populations (…). Il est question de traquer, de débusquer et d’anéantir la capacité de nuisance de Boko Haram et de ses affidés », avait assuré mercredi Abderahim Bireme Hamid, premier ministre tchadien par intérim, lors d’une conférence de presse.

Zone de guérilla

Les soldats tchadiens sont fréquemment visés par les attaques de Boko Haram dans la région du lac Tchad. Cette vaste étendue d’eau et de marécages située entre le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad est parsemée d’îlots qui abritent les combattants du groupe djihadiste ou de sa branche dissidente, l’organisation Etat islamique en Afrique de l’Ouest.

Difficile à contrecarrer du fait de la mobilité de ses combattants armés, l’insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria, où elle a fait depuis quelque 40 000 morts et plus de 2 millions de déplacés, avant de se propager dans les pays frontaliers.

En mars 2020, le groupe a mené une offensive sanglante sur une autre base militaire de la région du lac Tchad, faisant une centaine de morts, les plus lourdes pertes jamais enregistrées par l’armée tchadienne.

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Le maréchal Idriss Déby, qui a dirigé le Tchad pendant trente ans, était un habitué du commandement des opérations de terrain avant d’être tué au front par des rebelles, en avril 2021. Son fils Mahamat Idriss Déby a alors été proclamé par l’armée président de transition à la tête d’une junte de quinze généraux, avant d’être élu chef de l’Etat, en mai, à l’issue d’un scrutin contesté.

Le Monde avec AFP

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