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En Afrique du Sud, le président demande un « rapport détaillé » et un « briefing » à sa ministre de la justice, accusée de corruption

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Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a demandé mercredi 28 août à sa ministre de la justice de s’expliquer sur des accusations de corruption, alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour demander sa démission.

« Le président, Cyril Ramaphosa, a pris note avec inquiétude des informations de médias contenant des allégations de corruption » à l’encontre de Thembi Simelane, a déclaré le bureau du président dans un communiqué. Le chef de l’Etat « a demandé à la ministre un rapport détaillé et un briefing sur la question », a déclaré la présidence.

Des médias locaux ont rapporté que Mme Simelane aurait reçu un prêt inapproprié de plus de 500 000 rands (environ 25 000 euros) pendant son mandat de maire de Polokwane, la capitale de la province de Limpopo (Nord-Ouest), entre 2014 et 2021. Certains articles ont lié ce paiement au scandale de fraude à la VBS Mutual Bank, qui s’est effondrée en 2018 après avoir été, selon les autorités, pillée par des cadres et des politiciens.

Plusieurs partis politiques ont demandé la démission de la ministre et une enquête rapide sur cette affaire. Un parti d’opposition de gauche, les Combattants pour la liberté économique (EFF), a notamment appelé à la « démission immédiate » de Mme Simelane en raison de son « implication dans le pillage » de la banque. Certains dirigeants de l’EFF sont eux-mêmes soupçonnés d’avoir accepté des pots-de-vin dans le cadre de ce scandale. « Ces accusations soulèvent de sérieuses questions sur l’intégrité de la ministre et sa capacité à remplir le rôle critique de faire respecter la justice », a de son côté estimé l’Alliance démocratique (DA, centre).

« Le grand casse »

Thembi Simelane, 51 ans, a été nommée ministre en juin après que le Congrès national africain (ANC), parti historique, eut été contraint de former une coalition difficile avec la DA et d’autres petits partis à l’issue des élections de mai.

Selon un rapport de 2018 de la Banque de réserve sud-africaine, 130 millions de dollars (environ 117 millions d’euros) ont été volés à la VBS Mutual Bank en trois ans par 53 personnes, dont des cadres et des politiciens. Les clients qui y ont perdu leurs économies étaient principalement des déposants ruraux pauvres, y compris des retraités, selon le rapport.

Cette fraude bancaire massive a été surnommée « le grand casse », et la banqueroute de la VBS Mutual Bank est l’un des cas de corruption les plus spectaculaires en Afrique du Sud depuis le départ forcé début 2018 du président Jacob Zuma, mis en cause dans de nombreux scandales financiers.

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Le Monde avec AFP

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