Le Nigeria et le Niger vont reprendre leur coopération militaire pour lutter contre l’insécurité dans la région, après un peu plus d’un an d’interruption à la suite de la prise de pouvoir par les militaires à Niamey en 2023, a annoncé l’armée nigériane.
Le chef d’état-major de l’armée nigériane, le général Christopher Musa, a rencontré son homologue nigérien, le général Moussa Salaou Barmou, à Niamey mercredi 28 août, selon un communiqué du directeur de l’information du ministère de la défense nigérian reçu jeudi par l’AFP.
Depuis l’arrivée au pouvoir des militaires à Niamey en juillet 2023 et le renversement du président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, les relations étaient quasiment rompues entre le nouveau régime nigérien et les autorités d’Abuja.
Le président nigérian, Bola Tinubu, également à la tête de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), avait été partisan dans un premier temps d’une ligne dure à l’encontre des nouvelles autorités nigériennes, envisageant un temps une action militaire régionale pour réinstaurer Mohamed Bazoum.
« Stabilité et sécurité régionales »
En réaction, le Niger s’est rapproché du Mali et du Burkina Faso, également dirigés par des militaires, avec qui il a créé l’Alliance des Etats du Sahel (AES), actant ainsi le départ des trois pays de la Cedeao. « Les deux parties ont réaffirmé leur engagement à reprendre et renforcer leur collaboration afin d’assurer la stabilité et la sécurité régionales », explique le communiqué.
Le Nigeria s’est engagé « à ne pas déstabiliser le Niger ou aucun de ses voisins », tandis que « le Niger a confirmé être prêt à reprendre une participation active dans la coopération militaire que constitue la Force multinationale mixte [FMM] », détaille-t-il.
La FFM, composée des forces armées du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun, a été créée en 1994 pour lutter principalement contre la criminalité transfrontalière, mais son mandat a ensuite été élargi pour inclure la lutte contre les djihadistes, dont les campagnes armées se sont étendues de leur base nigériane aux trois pays voisins.
Les deux responsables militaires ont « reconnu l’impact significatif de la prolifération des armes légères » ainsi que « leur accessibilité croissante » qui augmente « l’insécurité et les conflits dans la région ». Moussa Salaou Barmou a accepté de se rendre prochainement au Nigeria afin de « finaliser les modalités de la coopération ».