Ce jeudi 19 septembre sera donné le coup d’envoi du championnat algérien de Ligue 1. Avec de nouvelles têtes d’affiche bien connues des fans de football. Trois de ses principaux clubs ont en effet réussi à attirer des internationaux algériens : Andy Delort (32 ans, 15 sélections) a signé au Mouloudia Club d’Alger (MCA), champion en titre ; Ryad Boudebouz (34 ans, 25 sélections) à la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), la formation la plus titrée du pays ; et Islam Slimani (36 ans, meilleur buteur de la sélection nationale avec 45 buts en 102 sélections) au Chabab Riadhi Belouizdad (CRB), vainqueur de la dernière Coupe d’Algérie.
Les deux premiers sont nés en France et y ont effectué l’essentiel de leur carrière. Andy Delort, qui a opté pour la nationalité sportive algérienne en 2018 grâce aux origines de sa mère et a remporté l’année suivante la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Egypte, a évolué à Ajaccio, Caen, Toulouse, Nice et Nantes jusqu’en 2023. Il jouait la saison dernière à Umm-Salal, au Qatar. Ryad Boudebouz a porté les maillots de Sochaux, son club formateur, Bastia, Montpellier et Saint-Etienne, puis a rejoint l’Espagne et l’Arabie saoudite.
Islam Slimani s’est quant à lui révélé au CRB entre 2009 et 2013, avant de rejoindre l’Europe, où il s’est notamment distingué à Lisbonne et Leicester avant d’effectuer des passages plus ou moins marquants en Ligue 1 française (Monaco, Lyon, Brest) puis en Turquie, au Brésil et en Belgique.
« Ce sont des joueurs expérimentés, mais plutôt en fin de carrière. Le cas de Slimani est différent des deux autres car il est né en Algérie et y a joué, relève l’ancien international puis sélectionneur Ali Fergani. Il faudra attendre une dizaine de matchs pour faire un premier bilan de leur réel apport et observer comment Boudebouz et Delort s’adaptent à la vie en Algérie et au championnat local. Mais aucun des trois ne représente l’avenir et on devrait surtout mettre des moyens pour la formation des jeunes. »
Des efforts financiers conséquents
Pour convaincre ces joueurs de venir évoluer en Ligue 1 algérienne pour des durées de deux ans (Islam Slimani et Ryad Boudebouz) et trois ans (Andy Delort), les clubs ont réalisé des efforts financiers conséquents. Ainsi, le MCA a versé une indemnité de transfert de 700 000 euros à Umm-Salal pour obtenir la signature d’Andy Delort. Les salaires que toucheront les joueurs n’ont pas été rendus publics, mais selon des sources concordantes, ils sont estimés à 40 000 euros pour Ryad Boudebouz, 50 000 euros pour Andy Delort et 60 000 euros pour Islam Slimani. Des sommes auxquelles il faut ajouter des primes et différents avantages, comme la mise à disposition d’un logement et d’un véhicule.
En Algérie, où la moyenne des salaires des joueurs de Ligue 1 est d’environ 15 000 euros, seuls les clubs les plus puissants économiquement sont capables d’assumer de telles rémunérations. C’est le cas du MCA, du CRB et de la JSK, dont les propriétaires sont respectivement la Sonatrach, Madar Holding et Mobilis. « Autrement dit la plus grosse société d’Etat d’Algérie et d’Afrique, une autre entreprise étatique et le premier opérateur téléphonique du pays, remarque un agent de joueurs qui a requis l’anonymat. Médiatiquement, cela a de l’impact et les supporteurs sont majoritairement satisfaits. Ces trois clubs ont réussi à attirer des footballeurs de renom, mais dont la fin de carrière est proche. »
A Tizi Ouzou, Hakim Medane, le directeur général de la JSK, ne voit que des avantages à l’arrivée de Ryad Boudebouz. « Il n’a pas été très difficile de le convaincre de s’inscrire dans le projet du club, explique-t-il. C’est la preuve qu’il est motivé et déterminé à nous apporter son expérience. Nos supporteurs sont fiers d’accueillir un joueur de ce niveau. » A l’instar des deux autres recrues phares du mercato algérien, Ryad Boudebouz fera l’objet d’une attention toute particulière lors des prochaines semaines.
