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un incendie dans un dépôt de munitions militaires fait plusieurs morts

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A N’Djamena, capitale du Tchad, un gigantesque incendie et deux heures de puissantes explosions en chaîne dans un dépôt de munitions de l’armée ont tué un nombre indéterminé de personnes dans la nuit de mardi à mercredi 19 juin. Le ciel de la ville a paru s’embraser littéralement au-dessus du quartier de Goudji et de sa « poudrière », le nom communément donné au plus important dépôt de munitions de tous calibres et d’armes lourdes de l’armée, ont rapporté des journalistes de l’Agence France-Presse.

De très nombreuses et très puissantes détonations ont résonné deux heures durant, faisant trembler des bâtiments parfois jusqu’à six ou sept kilomètres du sinistre, avant de s’espacer puis cesser en milieu de nuit. Une épaisse fumée rougeâtre s’élevait encore dans le ciel, visible à plusieurs kilomètres.

De nombreux projectiles de tous calibres ont été propulsés dans le ciel et explosaient à intervalles réguliers, selon des journalistes de l’AFP. Il était impossible de s’approcher du sinistre en raison d’un imposant cordon de sécurité dressé par les militaires, a indiqué l’un de ces journalistes.

« Paix aux âmes des victimes, sincères condoléances aux familles éplorées et prompt rétablissement aux blessés », a écrit le président Mahamat Idriss Déby Itno sur sa page Facebook, sans en préciser le nombre ni l’origine de l’incendie. « Une enquête sera ouverte pour déterminer les causes et situer les responsabilités », a-t-il simplement promis.

Le quartier de cet arsenal, situé non loin de l’aéroport international, abrite de nombreuses habitations.

« Un incendie s’est déclaré dans un magasin de munitions militaires situé à Goudji, provoquant des explosions importantes. La population est invitée à garder le calme », avait annoncé une demi-heure après les premières explosions Abderaman Koulamallah, ministre des affaires étrangères et porte-parole du gouvernement. « Le plus grand dépôt de munitions de N’Djamena a pris feu », avait assuré à l’AFP par téléphone un responsable de haut rang de l’armée qui a requis l’anonymat.

Un millier de militaires français présents au Tchad

« Le toit de notre maison a été emporté par une des explosions », a témoigné à l’AFP au téléphone Kadidja Dakou, 36 ans, qui habite dans le quartier d’Amsinéné, jouxtant celui de Goudji. Cette mère au foyer et ses trois enfants se sont réfugiés dans la rue comme tous leurs voisins, selon elle, de peur que leurs maisons ne s’effondrent.

L’arsenal de Goudji est situé près d’importantes garnisons et de l’état-major de l’armée, de l’aéroport international Hassan Djamous et de la base militaire Adji Kosseï qui abrite des éléments des Forces françaises au Sahel (FFS).

« A l’heure actuelle, il n’y a pas de militaires français blessés », a assuré vers minuit à l’AFP un responsable des FFS qui n’a pas précisé si la base française avait été affectée par l’incendie et les explosions. « Tout ce que l’on sait c’est qu’il s’agit d’un incendie au sein du dépôt de la Direction générale de la réserve stratégique (DGRS) de l’armée tchadienne, qui a occasionné des explosions de munitions de tous calibres », a-t-il précisé, sous couvert d’anonymat.

Paris entretient encore un contingent d’environ un millier de militaires au Tchad, appelé très prochainement à être réduit à 300 hommes, selon deux sources proches de l’exécutif français et une source militaire à Paris.

Le Tchad est dirigé par le général Mahamat Idriss Déby Itno, 40 ans, élu le 6 mai dernier président avec 61 % des voix dans une élection boycottée et contestée par l’opposition. Il a pris le pouvoir le 20 avril 2021, à la mort de son père, le maréchal Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front après avoir dirigé le Tchad d’une main de fer trente années durant.

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Le jeune général Mahamat Déby avait immédiatement été nommé président de transition par une junte de quinze généraux et a dirigé le pays en réprimant, parfois très violemment, toute opposition avant d’être élu chef de l’Etat le 6 mai dernier, dans un scrutin jugé « non crédible » par des ONG internationales.

Le Monde avec AFP

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