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à Besançon, Edouard Philippe soutient Valérie Hayer et fait entendre sa petite musique

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Ironiser à propos des commentaires sur ses prétentions présidentielles, tout en s’adonnant à des allusions à sa candidature en 2027. Vendredi 5 avril, à Besançon, Edouard Philippe s’est illustré en jouant de ce double discours à l’occasion de sa prise de parole, lors de la réunion des cadres de son mouvement, Horizons. Tournant en dérision les « conjonctures sur les parcours personnels des uns et des autres », il n’en a pas moins oublié de paraphraser Balzac. « “Au jour des élections, je serai tout ce qu’il faudra que je sois”, a-t-il déclamé. Je vous encourage à bien noter cette phrase : elle en dit beaucoup de la détermination de quelqu’un. »

Mais, depuis une semaine, la maison Horizons vacille. Mercredi matin, la mairie du Havre était perquisitionnée dans le cadre d’une enquête du Parquet national financier (PNF), ouverte en décembre 2023 contre Edouard Philippe et deux de ses adjointes pour « prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et harcèlement moral ». Le président d’Horizons a commencé son discours avec une allusion à ses ennuis judiciaires : « Il y a des jours, il y a des semaines, où c’est encore plus agréable de retrouver des visages amis, de retrouver la chaleur du combat commun et de la camaraderie. » Avant de préciser qu’il lisait « très peu la presse » et de tacler « les journalistes qui essaient de vendre des journaux ». Et de passer à un autre sujet.

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L’Europe était le thème principal de la réunion publique qui a clos cette journée militante, avec des discours des députés philippistes à Bruxelles Gilles Boyer et Nathalie Loiseau, ainsi que de la tête de liste Renaissance, Valérie Hayer. Edouard Philippe a rappelé le « double enjeu » des élections européennes : le risque d’un coup d’arrêt de la construction européenne en cas de forte poussée eurosceptique et, en France, le poids électoral du « bloc central », « de la droite conservatrice à la social-démocratie ».

Rhétorique souveraino-populiste

Cette journée a aussi été l’occasion pour le président d’Horizons de mettre en scène le poids de son écurie. « 26 000 militants », « 1 117 comités municipaux », « 450 maires » « 32 députés », « 15 sénateurs », a-t-il énuméré. Le tout en trente mois d’existence. « Un enfant de 30 mois atteint la moitié de sa taille adulte, a-t-il poursuivi. Eh bien, je me fixe un horizon bien plus ambitieux. » Le dirigeant a fait applaudir par l’assemblée les députés Bertrand Bouyx (Calvados), Pierre Henriet (Vendée) et Alexandre Vincendet (Rhône). Les deux premiers siégeaient au Palais-Bourbon avec Renaissance jusqu’en février et le dernier avec Les Républicains (LR) jusqu’en mars. Tous les trois ont rejoint Horizons, suscitant l’ire de leurs présidents de groupe parlementaire respectifs, Sylvain Maillard et Olivier Marleix. « Et si vous voulez mon avis, ce ne sont pas les derniers ! », s’est rengorgé Edouard Philippe à la tribune.

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