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A Hénin-Beaumont, Jordan Bardella contre-attaque au lendemain de son débat avec Gabriel Attal

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Jordan Bardella est venu à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), et ce n’était pas, comme il l’avait promis au maire lepéniste de la commune il y a deux ans, pour « rouler en char Leclerc sur sa mairie de merde ». Les choses ne vont pas mieux entre Steeve Briois, proche de Marine Le Pen et édile de la vitrine municipale de l’extrême droite, et le président du Rassemblement national (RN), tête de liste de son parti aux élections européennes du 9 juin.

Mais la campagne de Jordan Bardella ne pouvait pas faire l’impasse sur ce qu’il appelle « l’un des bastions de la résistance française ». Il a eu des mots pleins de miel pour le maire, qui, de son côté, l’a accueilli ainsi : « Nous allons arriver au pouvoir, et ce sera sur une ligne sociale et populaire, de rassemblement de gens de droite et de gauche, car c’est la ligne que défend Marine Le Pen. » Bon.

L’ambiance est meilleure dans les deux salles de l’espace François-Mitterrand d’Hénin-Beaumont – la première, d’une capacité de 2 500 personnes, n’a pas suffi à accueillir les sympathisants. Les pâquerettes de la zone pavillonnaire en face, à l’ombre du majestueux terril 92, trépassent sous les voitures immatriculées 59 (Nord) et 62 (Pas-de-Calais).

Le débat de la veille entre Jordan Bardella et Gabriel Attal n’a pas démoralisé les troupes, loin de là. Ici, on a retenu l’attitude « moqueuse » du premier ministre et son sourire « narquois ». « C’est ce qui me dérange chez lui, comme chez Macron qui se prend pour un Dieu. Son attitude montre qu’ils ont peur, qu’ils savent qu’ils vont prendre une rouste », juge Stéphanie, infirmière de 49 ans. En 2017, la personnalité du président de la République l’avait convaincue de voter Marine Le Pen pour la première fois.

D’autres ont moins remarqué le sourire de Gabriel Attal que les difficultés de leur champion, comme Enzo, un jeune Lillois qui a regardé le débat entre militants : « On l’a trouvé un peu mou, il n’arrivait pas à en placer une. » Même le député (RN) du Pas-de-Calais Thierry Frappé convient qu’il y eut « des hauts et des bas et qu’[il] attendait plus », mais il a trouvé Jordan Bardella supérieur sur le nucléaire et l’immigration. La ligne officielle est toutefois pleine d’autosatisfaction, les huiles lepénistes considérant que le premier ministre s’est, par son agressivité, davantage abîmé que son contradicteur.

Gabriel Attal dans la ligne de mire

Tout en feignant la plus grande tranquillité, le duo d’extrême droite a pourtant ajouté le chef du gouvernement, jusqu’ici jamais dans la ligne de mire, à la liste de ses cibles de campagne. Sur scène, Marine Le Pen en veut aux observateurs qui ont donné le point au premier ministre. « Depuis vingt-quatre heures, la presse si neutre, si objective, nous raconte à quel point Gabriel Attal a brillé, émerveillant la France par son talent », commence-t-elle. Avant de citer un sondage, à la méthodologie obscure, concluant que les Français « exposés » au débat « ont accordé la victoire à Jordan Bardella ». La preuve, insiste-t-elle, de la déconnexion entre la presse et le pays.

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