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A Lyon, Grégory Doucet démet sèchement de ses fonctions son adjointe à la culture

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Constituée d’écologistes et de différentes composantes de gauche, la majorité municipale de Lyon traverse une crise vive et inédite. Le maire Grégory Doucet (Les Ecologistes) a démis de ses fonctions Nathalie Perrin-Gilbert, son adjointe à la culture, membre du groupe Lyon en commun, situé tout à gauche de l’échiquier municipal. La décision est tombée par un coup de téléphone, suivi d’un e-mail de trois lignes, lundi 13 mai en fin de journée. Le maire a reproché à l’adjointe « une rupture de confiance » en lui faisant part de son choix.

M. Doucet estime que l’élue a récemment tenu des propos trop abrupts, en rendant publics leurs échanges par courriels. « Ce comportement met en péril le fonctionnement de la majorité et de l’administration municipales », justifie l’entourage du maire. « Je n’avais moi-même plus confiance depuis un certain temps. J’ai posé les bases d’une politique culturelle ouverte et cohérente que nous avions définie ensemble. Cet épisode procède d’un calcul électoral. J’ai été désavouée de manière instrumentalisée », a réagi Nathalie Perrin-Gilbert auprès du Monde.

Le feu couvait depuis plusieurs semaines au sein de l’exécutif municipal, à propos de la gestion du conservatoire à rayonnement régional, financé à hauteur de 8,3 millions d’euros par la ville, sur un budget total de 12 millions. Présidente de droit du conseil d’administration, Nathalie Perrin-Gilbert affirme qu’elle a reçu « plusieurs alertes graves » sur la dégradation du climat social au sein de l’établissement qui compte 2 300 élèves et 280 salariés.

« Au bout de ce que je pouvais faire »

Elle avait demandé de nouveaux outils de pilotage et un inventaire du matériel, puis elle a laissé entendre au directeur du conservatoire, proche de l’âge de la retraite, que le renouvellement de son contrat, fixé en mai 2024, n’allait pas de soi. L’adjointe à la culture a subi un conseil d’administration mouvementé, le 8 avril. Les cinq élus écologistes du conseil n’ont pas voté le budget prévisionnel du conservatoire, avant de réclamer son retrait de la présidence, dans un courrier cosigné avec des élus de droite. Ce qu’a demandé à son tour le maire de Lyon, invoquant un « impératif de sérénité ».

Pour Nathalie Perrin-Gilbert, cette injonction a marqué un tournant. Elle a alors pris les devants, en décidant de « démissionner définitivement » de la présidence du conservatoire de musique, mais en rejetant la faute sur le maire, coupable, selon elle, de ne pas l’avoir soutenue en tant que partenaire de la majorité.

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