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Après le bon score de Raphaël Glucksmann aux européennes 2024, le risque des divisions au PS en vue des législatives

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Une forêt de drapeaux jaunes et rouges, des militants chauffés à blancs et, surtout, le goût de la victoire. Au quartier général de Raphaël Glucksmann, à La Bellevilloise, à Paris, la soirée électorale avait bien commencé dimanche 9 juin. Il est 20 heures quand les écrans de télévision affichent les premières estimations de la tête de liste de Place publique et du Parti socialiste (PS). Le candidat a obtenu 13,8 % des voix, talonnant la candidate du camp présidentiel, Valérie Hayer.

« Nous sommes à un niveau que personne n’attendait », se félicite le gagnant de la soirée, tout en déplorant les 40 % obtenus par l’extrême droite. « Nous vivons un moment de bascule », ajoute-t-il. Mais, pour l’essayiste, l’élection lui permet d’ouvrir un « nouvel espace politique », fondé sur le « refus des outrances » et « des calomnies ». Et donc aux antipodes de celui de Jean-Luc Mélenchon. « La ligne qu’on a définie, on doit la tenir : c’est une ligne sur le fond et la forme », précise-t-il. Dans le public, les jeunes militants de Place Publique et du PS exultent.

Au PS, on ne boude pas son plaisir après la présidentielle catastrophique de 2022, quand Anne Hidalgo avait obtenu 1,7 % des voix. « Il y a une lueur, c’est une première étape qui montre qu’il y a une possibilité de bâtir, pas de conflictualiser », se réjouit le président du conseil départemental de Haute-Garonne, Sébastien Vincini. « Oui, ça tranche la ligne à gauche », ajoute l’eurodéputée Nora Mebarek, fraîchement réélue. Pour cette dernière, la campagne a été d’une « violence extrême ». « Je n’ai jamais connu ça, même si je viens de terres d’extrême droite », ajoute l’ancienne adjointe au maire d’Arles (Bouches-du-Rhône), en référence aux « insoumis », qui ont durement attaqué Glucksmann et les socialistes.

« La politique, c’est un cap clair »

La joie est de courte durée. Il est autour de 21 heures quand Emmanuel Macron prend la parole pour annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale. Le coup de tonnerre saisit la salle. En costume bleu clair et tee-shirt blanc, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, tente une analyse à chaud de la décision présidentielle. Il y voit « l’effroi de l’extrême droite » et la « gifle monumentale » que vient de recevoir Emmanuel Macron. « Ce soir, c’est la fin du macronisme », avance-t-il.

Le choc est d’autant plus dur que la gauche, qui pèse environ 30 % de l’électorat, se trouve en piteux état. Conclue lors des législatives 2022, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) s’est fracassée sur les massacres perpétrés le 7 octobre 2023 en Israël et le refus de La France insoumise (LFI) de qualifier le Hamas de terroriste. Depuis, les noms d’oiseaux affluent entre LFI et le PS. A La Bellevilloise, les questions fusent sans que personne n’ait de réponse. Comment repartir en campagne ? Quelle alliance est-il possible de conclure ? Pour beaucoup, pas question de reconduire à l’identique l’accord de la Nupes, signée lorsque le PS était en situation d’extrême faiblesse. « Il vient d’y avoir une élection, elle donne un paysage. Le bruit et la fureur, cela ne fonctionne pas », martèle Nicolas Mayer-Rossignol. Dans la salle, les jeunes scandent « unité », « unité », « unité ».

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