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le pari à haut risque d’Emmanuel Macron pour relancer son quinquennat après l’échec aux européennes

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Il est un peu plus de 19 heures, ce dimanche 9 juin, quand Emmanuel Macron confie, depuis le salon des portraits de l’Elysée, son choix vertigineux à une poignée de caciques de son camp. Le chef de l’Etat a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Un coup de tonnerre. Autour de la table, le premier ministre, Gabriel Attal, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et celui de l’économie, Bruno Le Maire, comme l’ex-président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand savent qu’il est inutile de parlementer. La décision présidentielle est prise. Irrévocable. Invités, le patron d’Horizons, Edouard Philippe, et celui du MoDem, François Bayrou, n’ont pu se rendre à l’Elysée mais ont été prévenus par téléphone… Estomaquée, Yaël Braun-Pivet, menacée de perdre son titre de présidente de l’Assemblée, réclame un tête-à-tête avec le chef de l’Etat, qui lui est accordé.

C’est le saut dans le vide. Les premiers sondages de sortie des urnes confirment la victoire écrasante de la liste du Rassemblement national (RN) aux élections européennes et la défaite cinglante infligée au camp présidentiel. Le parti d’extrême droite récolte 31,5 % des suffrages. Un score historique qui représente plus du double de celui obtenu par la tête de liste macroniste, Valérie Hayer (14,6 %). Un désaveu cruel, qui est conforme aux études d’opinion diffusées ces dernières semaines.

Sur les plateaux de télévision, les oppositions, de gauche comme de droite, font le récit d’un pouvoir crépusculaire, impuissant et mal-aimé. « La Macronie, c’est fini. [Emmanuel Macron] ne s’en remettra pas », lance Eric Ciotti, président du parti Les Républicains (LR), sur TF1, quand, soudain, on annonce une prise de parole du chef de l’Etat qui « risque de surprendre ».

« Un acte de confiance »

Dans une brève allocution, Emmanuel Macron admet son échec cuisant. « Je ne saurais, à l’issue de cette journée, faire comme si de rien n’était », confesse-t-il, faisant part de sa décision « grave » et « lourde » de convoquer de nouvelles élections législatives, le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second. « C’est avant tout un acte de confiance. Confiance en vous, mes chers compatriotes, en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures », détaille le chef de l’Etat dans son allocution, où il évoque « une fièvre qui s’est emparée ces dernières années du débat public et parlementaire ».

« Le président reprend la main, il allait subir. Ça allait partir en capilotade comme sous François Hollande. Maintenant, il agit. C’est la fin de Marine Le Pen », s’enflamme le sénateur macroniste François Patriat, qui vante « un choix gaullien ». Dans tous les quartiers généraux des campagnes, c’est la sidération. A gauche, Raphaël Glucksmann se dit « estomaqué » et s’étrangle du « jeu dangereux » que mène, selon lui, Emmanuel Macron avec le RN. La petite victoire du candidat soutenu par le Parti socialiste – arrivé en troisième position avec 13,8 % des voix – est éclipsée par le coup de tonnerre que vient de déclencher le locataire de l’Elysée. L’eurodéputé enrage et fustige un président qui a « obtempéré aux exigences de Jordan Bardella ». Le patron du parti lepéniste réclamait cette dissolution depuis des semaines, et encore quelques instants avant l’intervention présidentielle. « Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance », clame, dans la foulée de l’annonce, Marine Le Pen.

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