Home Politique Ces deux jours où Eric Ciotti a fait imploser la droite

Ces deux jours où Eric Ciotti a fait imploser la droite

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Une réunion au sommet. Au lendemain des élections européennes, lundi 10 juin, en fin d’après-midi, les ténors du parti Les Républicains (LR) se retrouvent dans le bureau de Gérard Larcher, afin d’analyser les résultats et de définir la ligne pour les législatives, après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Autour du président du Sénat : la secrétaire générale du parti Annie Genevard, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, le président des sénateurs LR, Bruno Retailleau, et le président du parti, Eric Ciotti.

Ce dernier s’est rendu au Palais du Luxembourg en traînant des pieds, agacé par les manœuvres de Gérard Larcher qui, ces dernières semaines, a semblé faire des offres de service au chef de l’Etat pour Matignon. Au lendemain d’un nouveau revers électoral pour LR, Eric Ciotti redoute que le sénateur des Yvelines joue double-jeu. Bruno Retailleau l’a rassuré : « Allez, viens, il faut vraiment qu’on se voie tous ensemble ! »

Les barons du parti s’accordent : LR partira sous ses propres couleurs aux législatives et restera autonome. « Dès l’instant où on conclurait un accord avec les uns ou les autres, on serait dissous à notre tour », veut croire M. Larcher, qui, levant les yeux de ses notes où il consigne tout, interroge : « On est bien d’accord ? » Les autres acquiescent. A l’issue de la réunion, l’un des participants glisse à l’oreille du président du Sénat : « Tu n’as pas trouvé Eric un peu fuyant ? » « Tu le connais : il est inquiet pour sa circonscription… », rassure le sénateur.

Le lendemain, mardi 11 juin, c’est par une alerte du Figaro, peu après 10 heures, que tous apprennent que le président du parti « envisage » un accord avec le Rassemblement national (RN). Ciotti n’a prévenu personne. Lundi soir, au téléphone avec le maire de Meaux, Jean-François Copé, qui plaide pour une alliance avec le pouvoir en place, le député des Alpes-Maritimes a rappelé la ligne d’indépendance actée dans le bureau de Larcher. Même chose mardi matin avec l’ex-candidate LR à la présidentielle de 2022, Valérie Pécresse.

A la sortie d’une réunion avec les sénateurs LR, qui ont rejeté à l’unanimité le principe d’un accord avec le RN, Bruno Retailleau appelle le président de la région Auvergne-Rhône Alpes, Laurent Wauquiez, après avoir découvert les intentions d’« Eric » dans la presse : « Mais à toi, qu’est-ce qu’il a dit ? », « Je tombe des nues, Bruno, comme toi… », jure le futur possible candidat du parti à la présidentielle de 2027. « Ce genre de choses, si des gens sont dans la boucle, c’est foutu… », expliquera plus tard Eric Ciotti au Monde.

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