Home Politique dans le camp présidentiel, la crainte d’un scrutin perdu d’avance

dans le camp présidentiel, la crainte d’un scrutin perdu d’avance

0

Omniprésent dans cette campagne des législatives, malgré ses dires, Emmanuel Macron n’en oublie pas moins que ses troupes sont en première ligne. « La majorité (…) n’est pas simplement unie. Elle est en situation de conquête. Elle veut conquérir de nouvelles circonscriptions », a lancé le chef de l’Etat devant un parterre de journalistes et de ministres lors de sa conférence de presse, mercredi 12 juin. L’optimisme présidentiel se vérifie-t-il ailleurs ?

Depuis dimanche, les députés macronistes oscillent entre sidération, amertume et « esprit de résistance » à la vue de l’affrontement électoral qui se dessine sous leurs yeux. Les voilà lancés dans les affres de la dissolution déclenchée par le chef de l’Etat, face à deux blocs plus ou moins consolidés – le Rassemblement national (RN), auquel se sont ralliés Eric Ciotti et quelques élus de droite, et le « nouveau front populaire » à gauche.

Pour le maître de conférences en droit public à l’université Panthéon-Assas Benjamin Morel, « deux mises en récit sont en train de se construire dans cette campagne ». « D’un côté, celle de Jordan Bardella et d’un RN qui n’a jamais exercé le pouvoir et qui est poussé par l’envie d’une partie de la population de voir ce que cela peut donner. Et de l’autre, le récit que peut-être Emmanuel Macron espérait incarner et que lui a déjà ravi la gauche, celui de la mobilisation contre l’extrême droite. Et entre ces deux récits, les centres sont aujourd’hui en difficulté. Le discours porté sur les extrêmes équivalents et dangereux, adressé à la France du patrimoine, apparaît comme un récit faible par rapport aux deux autres », analyse l’universitaire.

Dans sa circonscription des Yvelines, l’ancienne vice-présidente du groupe Renaissance, Nadia Hai, ne dit pas autre chose en campagne pour sa réélection : « l’enjeu, c’est nous ou les extrêmes, nous ou le bazar en France ». Dans l’Hérault, où le RN est arrivé en tête aux européennes, distançant de 23 points la liste Renaissance, le discours se veut moins bravache. « Aujourd’hui, nous sommes acculés dans ce combat, sur le bord du tatami, avec peu de force à récupérer. Mais si on ne gagne pas, on n’existera plus », estime Patrick Vignal, élu sortant de la 9e circonscription.

Des renonciations et une séance de thérapie collective

Certains refusent ainsi de « payer les pots cassés ». Le député des Hautes-Alpes Joël Giraud a invoqué un désaccord profond avec le choix de la dissolution et a annoncé quitter la vie politique. Pour des raisons plus personnelles, l’ex-ministre du travail Olivier Dussopt, redevenu député Renaissance de l’Ardèche en janvier, a décidé de ne pas se représenter. Tout comme l’ancien président de la commission des affaires étrangères, Jean-Louis Bourlanges, élu MoDem des Hauts-de-Seine. En tout, une quinzaine de députés du camp présidentiel a fait le choix de ne pas briguer un nouveau mandat.

Il vous reste 64.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Quitter la version mobile