Home Politique derrière une combativité de façade, le doute saisit le camp présidentiel

derrière une combativité de façade, le doute saisit le camp présidentiel

0

Jusqu’ici, tout va bien. Deux jours après la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron est « serein et engagé », assure-t-on à l’Elysée. « Soulagé », ajoute un proche du président de la République, d’avoir su prendre très vite une décision qui renvoie au second plan la déroute de son camp aux élections européennes et met les oppositions en difficulté. Mieux valait réagir à chaud plutôt qu’attendre l’automne et dissoudre « le flingue sur la tempe », après le vote d’une probable motion de censure. Les Français donnent raison au président de la République, puisque « six Français sur dix approuvent la dissolution », se rassure-t-on à l’Elysée, sondage à l’appui, satisfait de voir « la clarification politique », souhaitée par Emmanuel Macron, se mettre en place, même si nul n’en mesure les conséquences.

A droite, le patron des Républicains (LR), Eric Ciotti, a annoncé, mardi, une alliance avec le Rassemblement national (RN), immédiatement désavoué par de nombreux cadres et élus LR. A gauche, le « front populaire » ébauché 24 heures après l’annonce de la dissolution suscite les réserves de Raphaël Glucksmann, tête de liste Parti socialiste-Place publique aux européennes. L’entourage du chef de l’Etat se frotte les mains. « Si j’étais électeur social-démocrate, je pense que ça me ferait drôle, cette alliance avec des gens qui ont flirté avec l’antisémitisme depuis le 7 octobre [2023] » et l’attaque du Hamas contre Israël, pointe un conseiller élyséen. « Le président est gaullien. Si les Français ne l’apprécient pas, c’est parce qu’ils sont gris et n’aiment pas ce qui est brillant », s’enflamme le patron des sénateurs macronistes, François Patriat, ardent défenseur de la dissolution.

Mais derrière une combativité de façade percent la fébrilité et le doute. Emmanuel Macron a-t-il réellement soupesé la lourde portée de sa décision ? Les marchés financiers fléchissent et les premiers sondages sont apocalyptiques, plaçant le RN largement en tête du scrutin. La majorité présidentielle serait, elle, derrière le « front populaire », à en croire les premières études d’opinion. Une photo des équilibres politiques quasi identique à celle du 9 juin au soir. Une victoire du camp présidentiel tiendrait du miracle, admet un confident d’Emmanuel Macron. L’emballement des premières heures s’émousse. La conférence de presse du chef de l’Etat, programmée dans l’après-midi de lundi, est subitement reportée de 24 heures. Le temps, explique-t-on à l’Elysée, que le puzzle politique, en plein chambardement, soit décrypté.

Il vous reste 67.53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Quitter la version mobile