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des discussions en tous sens pour sortir de la crise

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Après près de trois semaines d’insurrection kanak en Nouvelle-Calédonie, un lent et continu mouvement de diminution des tensions a débuté. Sous l’effet du déploiement massif des forces de l’ordre, qui démontent les barrages l’un après l’autre, et qui ont annoncé, vendredi 31 mai, tenir le terrain à Nouméa ; mais aussi par la volonté de responsables politiques indépendantistes, sidérés devant l’ampleur des violences qui ont explosé le 13 mai.

L’heure est désormais aux paroles, sur chaque barrage, dans chaque tribu, par toutes les provinces de Nouvelle-Calédonie, comme devant la mission de dialogue nommée par Emmanuel Macron, qui échange avec tous les acteurs politiques, économiques, sociétaux possibles, depuis le 23 mai.

Pour les chefs des partis composant le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), d’interminables discussions politiques internes et un très long travail de terrain ont ainsi commencé. Le bureau politique du FLNKS poursuivait, vendredi 31 mai, une réunion entamée trois jours plus tôt. La date du 15 juin est évoquée pour tenir un congrès. Celui-ci sera crucial pour l’unité du mouvement et son engagement dans les discussions menées par l’Etat sur le prochain statut de la Nouvelle-Calédonie.

L’enjeu n’est pas moindre pour la cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), l’organisation créée par l’Union calédonienne (UC)-FLNKS. La CCAT a complètement débordé ses concepteurs, mais se voit maintenant confrontée à la radicalité extrême d’une jeunesse déshéritée qui n’a rien à perdre. Christian Tein, son responsable, arpente les barrages et marche sur un fil. Pour faire naître « un pays, Kanaky », comme le dit aux militants ce commissaire politique expérimenté de l’UC, « on essaiera de faire le travail pas à pas ».

Maintenir la pression

Après avoir ordonné à ses troupes de laisser circuler de nouveau les Néo-Calédoniens pour qu’ils puissent manger, se soigner et travailler, la CCAT entend maintenir la pression sur le FLNKS. « L’Etat va nous diviser », assurait Christian Tein dans un enregistrement qui circulait mardi 28 mai. Impossible pour lui d’engranger seulement la suspension de la réforme du corps électoral, l’objet qui a servi de détonateur à la colère. « J’ai dit aux gens du Front que je ne me contenterais pas de ça après avoir vu dégommer nos jeunes et après qu’on a mis quatre-vingts ans d’économie coloniale un genou à terre. »

Du côté des non-indépendantistes, les flèches sont aussi lancées, contre Sonia Backès, la cheffe de file du groupe Loyalistes au Congrès calédonien. Celle-ci a radicalisé ses positions ces derniers mois, cherchant des voix à la droite de la droite. « On est élus par des gens qui ne veulent pas être indépendants », a-t-elle répété, vendredi, lors d’une conférence de presse à Nouméa. Dans une tribune au Figaro, mardi 28 mai, l’ancienne secrétaire d’Etat assure que « les indépendantistes veulent contraindre les Calédoniens à quitter leur pays pour le récupérer par la force ». Qualifiant ces derniers de « dignes descendants des résistants [qui se sont opposés] à l’obscurantisme nazi », elle affirme : « La barbarie prend une autre forme en Nouvelle-Calédonie, mais la résistance demeure. »

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