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Emmanuel Macron occupe le devant de la scène médiatique, à quelques jours du scrutin

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La droite s’étouffe, la gauche s’indigne : Emmanuel Macron parle. Beaucoup. Au point de biaiser l’élection européenne qui doit se tenir le 9 juin ? A l’approche du sprint final d’un scrutin cher à la Macronie, le président de la République, déjà prolixe sur le sujet européen, compte occuper la scène médiatique. Les 5, 6 et 7 juin, l’Elysée orchestre une grande séquence de commémoration pour les 80 ans du Débarquement. Le président américain, Joe Biden, et celui d’une Ukraine en guerre, Volodymyr Zelensky, sont attendus, jeudi, à Omaha Beach (Calvados), le lieu du « D-Day », en Normandie, aux côtés du chef de l’Etat. En complément de cette prestigieuse photo, Emmanuel Macron s’invite au journal télévisé de 20 heures, dans une séquence diffusée ce soir-là sur TF1 et France 2. « Hasard du calendrier », assure l’Elysée, qui parle d’un événement « historique »« la France accueille le monde ». Scandale !, hurlent les oppositions qui dénoncent une distorsion démocratique et une propagande électorale menée à bas bruit.

Ulcérés, Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise, comme François-Xavier Bellamy, candidat des Républicains (LR) ont annoncé saisir l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, pour que l’intervention du chef de l’Etat, à une heure de si grande écoute, soit décomptée du temps de parole échu à la liste du camp présidentiel. Raphaël Glucksmann, tête de liste de la gauche modérée, fera de même, annonce son équipe de campagne. « A trois jours du scrutin ! Dans quel pays européen ça pourrait se passer comme ça ? », s’étrangle le concurrent de Valérie Hayer, candidate Renaissance-MoDem-Horizons, sur France Inter, lundi 3 juin.

La colère des opposants se comprend : l’Elysée dispose d’une force de frappe incomparable à celle de candidats en campagne. Aimé ou détesté, le chef de l’Etat, connu de tous les Français, attire la lumière. Et si son entourage déplore une polémique « pas à la hauteur de partis qui prétendent gouverner », assurant que la « mémoire est faite pour unir, pas pour diviser. Pour la polis et pas pour le politicien », les conseillers élyséens ne cachent pas l’envie dévorante qu’a Emmanuel Macron de prendre part à la bataille électorale.

« Mélange des genres »

Le chef de l’Etat imagine pouvoir convaincre, quelques jours avant l’isoloir, les hésitants et les abstentionnistes pro-européens, de se rallier à sa cause pour limiter la débâcle annoncée par les sondages. Le Rassemblement national (RN), eurosceptique, fait la course en tête ? La mémoire doit aider à dramatiser l’enjeu du 9 juin et ramener le parti d’extrême droite à son passé honteux, prédit le camp présidentiel. « Que le président de la République dise ce qu’est l’importance du scrutin européen, comme chef de l’Etat garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité des territoires et du respect des traités, c’est quasiment un devoir ! », s’emballe-t-on à l’Elysée. En 2019, rappelle-t-on souvent au palais présidentiel, les scores ont bougé dans la dernière ligne droite.

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