Home Politique le conseiller territorial pourrait « tuer » les régions, s’en inquiètent des présidents

le conseiller territorial pourrait « tuer » les régions, s’en inquiètent des présidents

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Le rapport Woerth sera-t-il fatal aux régions ? Ce n’est pas l’ambition portée par le député Renaissance de l’Oise dans le document qu’il a remis au président de la République, jeudi 30 mai. Eric Woerth souhaite renforcer le rôle des treize conseils régionaux de France dans la transition écologique et le développement économique.

Mais la présidente Les Républicains de la région Ile-de-France s’inquiète. Dans le viseur de Valérie Pécresse : l’idée, avancée par Eric Woerth, de faire renaître de ses cendres le conseiller territorial. Inventé par Nicolas Sarkozy, en 2010, à un moment où Mme Pécresse et M. Woerth étaient membres du même gouvernement, ce nouvel élu local devait siéger en même temps au département et à la région : un élu pour deux collectivités. Mais, en succédant à Nicolas Sarkozy, François Hollande a abrogé la réforme.

Le nœud de l’affaire, c’est la manière dont ce conseiller territorial pourrait être élu. Soit avec le scrutin de la région (par listes régionales et à la proportionnelle), avec le risque que le conseiller territorial soit d’abord un élu régional avant d’être un élu départemental. Soit comme celui du département (un homme et une femme désignés au scrutin majoritaire dans chaque canton), et le nouvel élu pourrait alors surtout être un conseiller cantonal. Or, c’est cette dernière option que propose M. Woerth : sur les deux candidats élus dans le canton, un siégerait à la région et au département, quand l’autre ne serait qu’au département.

Dans un communiqué, publié le 31 mai, la région Ile-de-France dénonce « très vivement » l’idée de M. Woerth de « supprimer » l’élection régionale : en la remplaçant « par 196 élections locales de conseillers territoriaux [en Ile-de-France], cette proposition revient à tuer la région en tant que collectivité territoriale à part entière », accuse le texte. La région ne serait plus qu’une « simple agrégation de cantons sans aucun pilotage politique ». Mme Pécresse craint que les citoyens ne puissent plus « s’exprimer sur un projet et une vision politique d’ensemble et partagée à l’échelle de la région tout entière ». Le président de gauche de la Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, ne va pas aussi loin. Mais il rappelle que l’actuel scrutin de liste a « un avantage : il donne de la cohésion à une équipe qui part sur un projet pour la région ».

« Une nouvelle confusion »

Le 30 mai, l’association qui réunit toutes les régions de France avait elle-même exprimé son opposition au conseiller territorial. Ce « type de manœuvre » aboutit le plus souvent à « ajouter de la confusion au moment des scrutins et à favoriser l’abstention », prévient-elle. La réforme reviendrait à « cantonaliser » les enjeux régionaux, craignent les présidents de région, entraînant une « nouvelle confusion » entre le rôle des deux échelons. Alors que les départements et les régions, rappelle l’association, sont « désormais des collectivités spécialisées : à ce titre, leurs compétences sont très différentes ».

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