Home Politique En Nouvelle-Calédonie, des milices encombrantes pour le camp loyaliste

En Nouvelle-Calédonie, des milices encombrantes pour le camp loyaliste

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Les loyalistes calédoniens ont écarté d’un revers de main, mardi 21 mai, l’existence de toute milice caldoche armée en Nouvelle-Calédonie. « [Même] si le haut-commissaire a parlé de milices, il n’y a pas de milices », a tranché Sonia Backès, présidente de la province Sud lors d’une conférence de presse à Nouméa.

Le haut-commissaire de la République sur l’archipel, Louis Le Franc s’était pourtant, la semaine dernière, inquiété de la présence de milices, et même d’« assassins » impliqués dans la mort par balle d’émeutiers kanak. « Il y a eu des confrontations entre des membres actifs de la cellule de coordination des actions de terrain et des membres de groupes d’autodéfense, des milices, qui se sont constitués sans doute pour se protéger. Mais on ne leur demandait pas tant, certainement pas d’être armés. Ce n’est pas leur métier », déclarait-il le 16 mai.

Sans se prononcer sur ce point, le procureur de la République à Nouméa, mardi 21 mai, a précisé que deux informations judiciaires pour « homicide volontaire » étaient ouvertes, outre celle pour « assassinat » concernant la mort, le 15 mai d’un gendarme mobile abattu par un militant kanak à Plum. L’une de ces procédures concerne la mort, le 15 mai dans le quartier de Tindu de Nouméa, d’un homme tué d’un projectile dans le dos ; et l’autre concerne, le même jour, la mort d’un homme et d’une jeune fille à Ducos, tous deux touchés au front par un commerçant.

« Citoyens ordinaires »

Selon Virginie Ruffenach, cheffe du groupe Rassemblement (droite) au Congrès, « une milice, ce sont des hommes armés en voiture qui passent dans un quartier pour tirer sur les gens. Les citoyens qui mettent des barrages fixes, ça n’a rien à voir ».

Chacun, en Nouvelle-Calédonie, fait la différence entre les extrémistes qui ne cachent pas leur envie de « tuer du Kanak », chauffés à blanc face des militants radicalisés, et des « citoyens ordinaires » soucieux de protéger leurs habitations, même armés de fusil à longue portée comme certains l’ont confié à la presse. Le sujet est si sensible que Sonia Backès tente de concentrer l’attention sur les seconds. Des témoignages remontent pourtant du terrain sur l’envie d’en découdre de certains face au déchaînement de violences en cours depuis plus d’une semaine, bien loin de la défense pacifique et souvent conviviale des barricades montées entre voisins ces derniers jours.

Un journaliste sur place a vu un agent de la province Sud en train de guider les télévisions nationales sur le terrain, mardi 21 mai, vers ces « citoyens ordinaires ». Et des messages ont circulé sur les téléphones de sympathisants loyalistes à l’intention des habitants des « groupes vigilants » des quartiers de Nouméa : « Nous venons d’être prévenus que des médias métropolitains sont présents et vont tourner dans nos quartiers (TF1, M6, Figaro, BFM) avec un précurseur [guide] qui fait le maximum pour que l’image de l’engagement des citoyens soit positive, pour contrer la désinformation nationale qui fait de nous des tueurs sanguinaires ».

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