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Eric Ciotti propose une alliance de LR avec le RN et ouvre une crise à droite avant les législatives

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« Il faut une alliance avec le Rassemblement national ». En quelques mots, Eric Ciotti, le président du parti Les Républicains a provoqué une déflagration, mardi 11 juin.

« Il faut une alliance avec le Rassemblement national, avec ses candidats ; une alliance à droite avec tous ceux qui se retrouvent dans des idées de droite, dans des valeurs de droite », a déclaré le député des Alpes Maritimes au « 13 heures » de TF1. M. Ciotti a mis en avant l’existence de trois « blocs » s’opposant : à gauche, une « alliance contre nature avec les insoumis » , un bloc « macroniste, qui a mené le pays là où il est aujourd’hui avec plus de violence, plus d’insécurité » et « un bloc des droites, un bloc national ». Or, selon lui, LR est « trop faible pour s’opposer aux deux blocs qui sont les plus dangereux ». Il estime que la droite a besoin de cet accord pour préserver sa représentation à l’Assemblée nationale, qui comptait jusqu’alors 61 députés, dont beaucoup ne sont pas sur sa ligne.

M. Ciotti est ainsi devenu le premier dirigeant de la droite républicaine à proposer un accord qui, s’il se concrétise, sera le premier de ce genre en France avec l’extrême droite.

« Déloyauté »

Le chef de LR a assuré que « l’immense majorité des Républicains souhaitent cet accord ». Mais après son annonce fracassante, de nombreux dirigeants du parti ont rejeté catégoriquement l’alliance appelée de ses vœux.

« Parfois on convainc, parfois on ne convainc pas, mais on ne trahit jamais », a ainsi déclaré Laurent Wauquiez – pourtant soutenu par Eric Ciotti lui-même comme candidat de la droite à l’Elysée en 2027 –, à Yssingeaux (Haute-Loire) où il a annoncé sa candidature aux législatives. Le président LR du Sénat Gérard Larcher, qui s’est toujours opposé à un accord avec l’extrême droite, a assuré qu’il « n’avalisera jamais un accord avec le RN ».

Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, est allé plus loin accusant le chef du parti de « déloyauté » et d’avoir « menti ». Son homologue à l’Assemblée, Olivier Marleix, a assuré que M. Ciotti « n’engage (ait) que lui » et devait démissionner.

Florence Mosalini-Portelli, une des vice-présidente du parti, a appelé à ce que M. Ciotti soit « viré ». « On va éplucher les statuts de ce parti (…). On va peut-être enfin renverser un peu la table (…). Je pense qu’il y a possibilité de le [Eric Ciotti] faire partir s’il ne part pas par lui-même », a-t-elle affirmé sur Franceinfo.

Interrogé sur TF1 sur son maintien à la tête de LR, M. Ciotti a répondu par avance vouloir rester à son poste, précisant que « seuls les militants pourraient me l’enlever ».

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Face à cette nouvelle donne, le camp présidentiel tente de son côté de convaincre la droite républicaine de se joindre à lui, à l’instar du ministre de l’économie Bruno Le Maire qui a lancé un appel aux élus et militants de LR « qui refusent la collaboration ».

Marine Le Pen salue un « choix courageux »

Pour l’heure, seule une poignée de personnalités s’est exprimée pour soutenir l’initiative du patron de LR : le président des jeunes LR Guilhem Carayon, l’eurodéputée nouvellement élue Céline Imart et la députée Christelle d’Intorni, une de ses proches.

Du côté du RN, Marine Le Pen a salué « le choix courageux » et « le sens des responsabilités » d’Eric Ciotti et a dit espérer « qu’un nombre conséquent de cadres LR le suivent ». « Quarante ans d’un pseudo-cordon sanitaire, qui a fait perdre beaucoup d’élections, est en train de disparaître », a fait valoir auprès de l’Agence France Presse la patronne des députés Rassemblement national.

Depuis l’annonce par Emmanuel Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale, le RN a multiplié les appels à la droite. Son président, Jordan Bardella, a affirmé mardi que son parti soutiendrait des candidats de droite aux législatives anticipées du 30 juin.

Le Monde

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