la France souhaite la création d’une « force de réaction rapide » commune dès 2025, confirme Sébastien Lecornu

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« C’est un sujet-clé (…) sur lequel je souhaite qu’on puisse aboutir dès l’année prochaine, en étant très réactifs et très rapides », a confirmé le ministre des armées français, Sébastien Lecornu, vendredi 26 avril, lors d’un entretien sur France 2, à propos de la création d’une « force de réaction rapide » européenne, évoquée la veille par Emmanuel Macron dans son discours sur l’Europe à la Sorbonne.

« Il nous faut mettre en place une force de réaction rapide pour pouvoir déployer rapidement jusqu’à 5 000 militaires dans des environnements hostiles d’ici à 2025, en particulier pour venir en aide à nos ressortissants », avait déclaré le président français, jeudi. Cette « force de réaction rapide » serait ainsi destinée à des opérations de type évacuations de ressortissants européens dans des pays en crise.

Il y a « beaucoup de crises sur lesquelles l’OTAN [Organisation du traité de l’Atlantique Nord] n’est pas compétente et sur lesquelles la France, souvent, mène des opérations seule », a justifié M. Lecornu, vendredi. « On doit pouvoir (…) monter très rapidement [cette force] de mise en sécurité de ressortissants européens, de citoyens portugais, italiens, allemands, français », a-t-il affirmé.

Bâtir une « défense européenne crédible »

Il y a « des missions qui sont militarisées, mais [que] l’OTAN n’a pas à connaître pour plein de raisons, et sur lesquelles on se dit aujourd’hui “faisons-le en Europe”, et ça, pour nous, c’est du pragmatisme », selon lui.

Le ministre a cité l’exemple de l’évacuation de ressortissants au Soudan l’an passé. « La France [était] pratiquement seule » pour mener cette opération à Khartoum qui a permis d’évacuer « 1 000 personnes, [dont] 200 Français ou 250 de mémoire », lors de laquelle « un pont aérien majeur avec des A400M » a notamment été mis en place. Il est naturel que ce fardeau, qui « a du prix, de la valeur », soit partagé, a ajouté M. Lecornu.

Le président français avait détaillé, jeudi, sa vision de l’Europe pour les années à venir lors d’un discours à la Sorbonne, évoquant essentiellement les domaines de la défense et des politiques économique et commerciale, après avoir dressé un bilan de l’Union européenne depuis 2017.

« Notre Europe, aujourd’hui, est mortelle. Elle peut mourir, et cela dépend uniquement de nos choix », a affirmé M. Macron. « A l’horizon de la prochaine décennie, (…) le risque est immense d’être fragilisés », a-t-il ajouté, estimant également que les valeurs de la « démocratie libérale » sont « de plus en plus critiquées et contestées ».

En matière de défense, il a dit vouloir créer une « Europe puissance », qui « se fait respecter », « assure sa sécurité » et reprend « son autonomie stratégique ». Il a notamment invité les Vingt-Sept à bâtir une « défense européenne crédible » qui inclura « peut-être » un bouclier antimissile européen, et passerait par un « emprunt européen » afin de financer l’effort de défense avec une « préférence européenne dans l’achat de matériel militaire ».

Le Monde avec AFP

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