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la hausse « inédite » de la participation a surtout profité à l’extrême droite et au camp Macron

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C’est un vrai mouvement de foule. Pour le premier tour des législatives, dimanche 30 juin, 7,4 millions d’électeurs en plus se sont exprimés par rapport aux européennes : 32,9 millions de votants, contre 25,5 millions le 9 juin. Et c’est même 9,6 millions de plus qu’aux législatives de 2022. « C’est une élection inédite, qui a trouvé ses électeurs, relève le directeur général opinion de l’IFOP, Frédéric Dabi. Les enjeux ont été compris par tout le monde. » La participation a été majoritaire partout. Entre les jeunes et les personnes âgées, les ruraux et les urbains, les riches et les pauvres, « les écarts se sont énormément réduits, note pour sa part le vice-président d’OpinionWay, Bruno Jeanbart. Le corps électoral est donc plus représentatif que lors d’un scrutin avec une faible participation ».

Aux législatives, les macronistes ont attiré 2,8 millions de voix de plus qu’aux européennes, le Nouveau Front populaire (NFP) 1,2 million (en additionnant les scores réalisés par les partis de gauche, le 9 juin) et le Rassemblement national (RN), 2,8 millions également. Le parti d’extrême droite, arrivé en tête le 30 juin, a en effet rassemblé 9,4 millions de voix au premier tour des législatives, auxquelles il faut ajouter 1,2 million de suffrages de ses alliés Les Républicains (LR) avec Eric Ciotti, soit 10,6 millions. Il en avait obtenu 6,4 millions de moins aux législatives de 2022 (4,2 millions).

« La plupart des électeurs de Jordan Bardella, le 9 juin, se sont facilement transmués en électeurs RN pour les législatives, constate Emmanuel Rivière, spécialiste de l’opinion, enseignant à Sciences Po. Il y a en outre un million de voix qui viennent sans doute de Reconquête !, passé de 1,3 million de voix aux européennes à 240 000 aux législatives. »

Dans un scrutin, le mental du citoyen joue. « Il y avait chez ces électeurs la conviction que leur camp allait gagner et que Jordan Bardella serait premier ministre, explique M. Rivière. Et c’est l’un des moteurs de la participation. » Parmi les électeurs du RN, ceux qui considèrent que « voter, ça ne sert à rien » sont nombreux, mais « quelque chose a changé », poursuit-il. Toujours aussi mécontents, ils sont cette fois venus l’exprimer.

L’enquête sur « la sociologie des électorats et le profil des abstentionnistes », réalisée par l’institut Ipsos-Talan pour France Télévisions, Radio France et Public Sénat, diffusée le 30 juin, montre que les citoyens qui se disent « plutôt pas » ou « pas du tout » satisfaits de leur vie se sont mobilisés. Entre les élections européennes et les législatives, ils ont gonflé (respectivement de 6 points et de 8 points) les scores obtenus par le RN chez ces électeurs. Les ouvriers, qui ne votent guère qu’à la présidentielle, se sont déplacés. Leur participation est passée de 38 % aux législatives de 2022 à 44 % aux européennes, puis à 54 % dimanche. Cette mobilisation a profité au RN : 53 % le 9 juin, 57 % le 30 juin.

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